Comment la chaîne TF1 compte-t-elle agir pour le climat ?

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Louise Bernard , modifié à
La direction de l'information de TF1 a dévoilé mardi sa "feuille de route climat", destinée à renforcer sa couverture de la transition écologique. Comme France Télévisions vendredi, la chaîne a annoncé un partenariat avec RTE, gestionnaire du réseau public de transport d'électricité à l'origine de l'alerte EcoWatt, "le bison futé de l'électricité", que le groupe relaiera dans ses programmes d'infos et bulletins météos. 

Météo de l'électricité, reportages imaginant le France en 2030, comité d'experts...  Comme France Télévisions vendredi, TF1 a annoncé un partenariat avec RTE, gestionnaire du réseau public de transport d'électricité à l'origine de l'alerte EcoWatt, "le bison futé de l'électricité", que le groupe relaiera dans ses programmes d'infos et bulletins météos, afin d'éviter les coupures cet hiver.

Aider les téléspectateurs à mieux comprendre

Ce dispositif permet de voir en temps réel le niveau d'électricité disponible dans le pays grâce à un signal en trois couleurs : vert (normal), orange (tendu), et rouge (très tendu), qui nécessite de modérer sa consommation pendant les pics (entre 8h et 13h et entre 18h et 20h).

TF1 affichera sur toutes ses chaînes le pictogramme rouge. Ce pictogramme doit inciter à réduire sa consommation pour éviter les coupures d’électricité cet hiver. Autre point commun : le groupe privé forme aussi ses journalistes au sujet de la transition écologique, du dérèglement climatique et va continuer de le faire, mais sans créer de service spécifique dans la rédaction. Le patron de l’information, Thierry Thuillier, considère que le sujet doit être traité par tous les services, puisqu’il a des conséquences aussi bien politiques que sociales ou économiques. 

Le groupe revendique d’ailleurs déjà 500 reportages par an sur le sujet mais veut faire mieux. Tous ses prochains reportages seront signés d’un même logo "notre planète". Et TF1 veut surtout aider les téléspectateurs en répondant à leurs questions très concrètes dans les JT, en réalisant des sujets, et des reportages avec l’aide de la réalité augmentée, la même technique que pour les jeux vidéos. De quoi illustrer avec beaucoup de réalisme la montée des eaux dans une ville par exemple. Cela permettra de mieux visualiser le futur, la France en 2030. TF1 entend faire de la pédagogie, plus que du militantisme.

"On préfère apporter des solutions plutôt que d'être dans la dénonciation"

"Nous pensons que notre mission est d'abord d'aider les Français qui nous regardent à prendre conscience d'une part des enjeux environnementaux et d'autre part à accompagner ce que j'appelle la transformation de la société française vers une planète plus propre, plus vivable pour tout le monde", explique sur Europe 1 Thierry Thuillier, directeur de l'information du groupe. "Si vous commencez par leur dire 'vous remplissez votre cuve de fuel, ce n'est pas bien, vous, vous avez gardé votre voiture diesel, ce n'est pas bien', on ne va pas y arriver pour une raison toute simple : parfois, ces personnes-là sont contraintes de le faire. Et donc en vérité, il faut les aider par la pédagogie dans les médias. Et je pense que c'est d'abord ça notre rôle. On préfère s'engager dans la proximité, apporter des solutions au public plutôt que d'être dans la dénonciation". 

Des sujets environnementaux et sociétaux concernant le Mondial au Qatar

Et puis il y a une question qui se pose : TF1 va diffuser le Mondial de football au Qatar, critiqué entre autres pour certaines aberrations écologiques comme la climatisation des stades. N'est-ce pas un peu paradoxal de présenter ce plan climat et de diffuser la compétition ? "Ce n'est pas incompatible", assure pourtant Thierry Thuillier. Au contraire, "c'est précisément le moment clé de mettre un focus sur le Qatar, et notamment ces enjeux-là qui nous intéressent, c'est-à-dire les enjeux énergétiques, environnementaux. On a dépêché des équipes qui vont traiter de ces sujets-là. On aura des équipes qui vont traiter de la compétition sportive. Ça, c'est normal. Et puis on aura à côté, en parallèle, des équipes qui vont traiter de ces sujets environnementaux, économiques, sociaux, sociétaux", assure-t-il.