Bataille de l'Elysée : TF1 s'incruste dans les coulisses de la campagne présidentielle

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"Bataille de l'Elysée", c'est un exercice d'un genre nouveau pour TF1 : une série documentaire journalistique en quatre épisodes diffusés à raison d'un épisode par mois à partir de ce lundi jusqu'à l'élection. Dans Culture Média Philippe Vandel reçoit François-Xavier Ménage, le reporter qui a réalisé cette série documentaire. Il revient sur les moments forts du premier épisode dominé par, actualité oblige, les différents rendez-vous politiques de la droite et de l'extrême droite.

Dans Bataille de l'Elysée (ce lundi soir à 22H55), les équipes de TF1 ne suivent pas uniquement les candidats à la présidentielle, ils suivent également les équipes des candidats. Ce qui donne un éclairage nouveau sur les coulisses de la campagne et la fabrique du discours politique. Ce lundi soir, les journalistes s'intéressent, entre-autres, aux coulisses de la campagne d'Eric Zemmour, où l'on découvre et l'on entend parler pour la première fois à la télé sa conseillère Sarah Knafo, qui contribue beaucoup à la construction de son discours politique, notamment sur les questions identitaires. 

Dans les coulisses de la campagne d'Eric Zemmour

"On n'avait pas attendu sa déclaration de la semaine dernière pour reprendre contact. Il y a des images inédites au cœur de la campagne d'Eric Zemmour qu'on voit dans le documentaire. On savait ce qu'on cherchait. On a rencontré ses équipes depuis plusieurs semaines, et on leur a demandé une séance de travail dans laquelle on voit Eric Zemmour réfléchir à un discours avec sa conseillère de l'ombre, Sarah Knafo, dont on entend beaucoup parler", explique François-Xavier Ménage au micro de Philippe Vandel. Avant d'ajouter : "On avance avec des armes de journalistes. On leur dit qu'on aimerait filmer cette séquence. On veut être la caméra qui pourra filmer la manière dont ça se passe, la maïeutique."

Il cite pour exemple ce moment du documentaire où l'équipe a suivi le bientôt candidat Eric zemmour à Londres, un déplacement compliqué pour le candidat. On voit pendant de longues minutes comment "un discours de précampagne se met en place et à quel point ils sont deux à réfléchir à la stratégie", commente François-Xavier Ménage. "Elle (Sarah Knafo) est très présente, notamment sur le front des idées identitaires." ajoute-t-il.

Autre exemple : "Il n'a pas pu se produire dans la salle qu'il aurait souhaité. Cette interdiction vient du maire de Londres, Sadiq Khan. Eric Zemmour s'entretient avec son équipe pour préparer des idées de discours. Et Sarah Knafo lui donne des idées de punchline au futur candidat, du genre 'Vous le voyez, des islamistes qui ont droit de faire des prêches dans les parcs et de louer une salle, c'est fou'."

Intrusion dans les réunions stratégique de Marine Le Pen 

Dans le documentaire de ce lundi soir, il y a également une séquence qui n'avait jamais été montrée, qui concerne Marine Le Pen. Elle a accepté qu'on filme ses réunions stratégiques hebdomadaires, où le tempo politique et son image présidentielle se travaillent. Ils sont une douzaine autour de la table et réfléchissent aux arguments. L'exercice n'est donc pas de rester cinq minutes et de partir après.

"Il y a des moments où on voit la vraie politique en train de se faire. Des échanges non pas tendus, mais franchement très francs entre la candidate Le Pen et ses équipes." Il y a aussi ce moment où les journalistes ont suivi Marine Le Pen dans un bain de foule. Elle enchaîne les selfies et les cadeaux des militants. Et elle partage alors avec l'équipe de TF1 son bonheur d'être face aux Français plutôt que d'être face aux journalistes.

"C'est très plaisant de se déplacer comme ça. Il faut dire que c'est objectivement plus plaisant que d'être sur des plateaux de télévision. C'est beaucoup plus sympa, parce qu'on rencontre les gens, parce qu'on discute avec eux, parce que le combat, c'est pour eux, ce n'est pas pour les médias qu'on se bat", entend-on Marine Le Pen dire dans le documentaire. Quelques minutes après, il y a une conférence de presse. Et là, changement de ton, Marine Le Pen attaque frontalement Emmanuel Macron. L'intérêt du documentaire met en perspective ces deux discours différents.

Où est la gauche dans le documentaire?

Dans ce premier épisode, on voit aussi les LR, on voit la République en marche avec Stanislas Guérini, le RN, Eric Zemmour. Il faut attendre les 13 dernières minutes pour voir deux candidats de gauche, Anne Hidalgo et Yannick Jadot. François-Xavier Ménage justifie ce choix par l'actualité dense de la droite et de l'extrême droite ces dernières semaines de campagne. "On avait un congrès LR avec une gagnante ce weekend. Evidemment, il y avait un défi pour nous que de pouvoir raconter ça. On a aussi un discours d'Eric Zemmour qui a été omniprésent pendant le mois de novembre. On n'allait pas mettre ça à la fin du documentaire", explique François-Xavier Ménage.

"Dans le deuxième volet, on a déjà des rendez vous, des calage d'interviews et de séquences avec des candidats de gauche. Il y aura non pas un rééquilibrage, mais on va faire les choses différemment pour l'épisode 2", ajoute-t-il. Il affirme se tenir au principe de base qui est de donner la parole à tout le monde de manière équitable. "A l'issue des quatre épisodes, on arrivera à avoir une vision panoptique de ce qui s'est passé. Mais c'est vrai qu'on ne peut pas donner une parole exacte à chacun des 12, 13, 14 candidats parce que sinon, ça devient difficile de raconter quoi que ce soit," conclue-t-il.

La bataille de l'Elysée, c'est ce soir pour le premier numéro, à 22H55 sur TF1.