Réponse cinglante de TF1 à Montebourg

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Aurélie Frex , modifié à
Le PDG de la chaîne a répondu aux "déclarations consternantes" d’Arnaud Montebourg sur Europe 1.

Nouvel épisode dans la polémique qui oppose Arnaud Montebourg à TF1. Le PDG de la chaîne, Nonce Paolini, a répondu aux propos tenus par le député PS dimanche sur Europe 1. Alors qu‘Arnaud Montebourg avait parlé d’une "tradition délinquante" de la première chaîne dimanche matin, dans le Grand Rendez-vous, Nonce Paolini a tenu à lui répondre point par point, dans une lettre adressée personnellement au député.

Parlant de "déclarations consternantes", le PDG s’est insurgé contre le fait qu’Arnaud Montebourg considère TF1 comme "des délinquants par rapport à nos obligations règlementaires". "Savez-vous que TF1 reçoit chaque année depuis sa privatisation un satisfecit du CSA pour le respect de ses obligations et de son cahier des charges ?", a tenu à rappeler Nonce Paolini.

Il a ensuite insisté sur "l’effort d’investissement" de TF1 dans "la création française , et dans le cinéma", ainsi que sur le respect de la pluralité dans les journaux télévisés du groupe privé.

"Un manifeste accusatoire sans fondement"

Il a également démenti la qualification de "télé fric", accordée par Montebourg, en rappelant que la chaîne est "partenaire des pièces jaunes et du Sidaction", et passe "entre 15 et 20 millions d’euros d’espaces gratuits pour les spots de nombreuses associations".

"Que nos programmes ne vous plaisent pas, j’en conviens », a concédé Nonce Paolini à Arnaud Montebourg, avant de lui lancer : "que votre engagement partisan transforme cette aversion en manifeste accusatoire sans fondement, dont on voit l’objet politique personnel, choque tous nos collaborateurs".

Paolini ne demande pas d’excuses

Le PDG de TF1 a terminé son courrier en démentant le fait que TF1 est une "télé poubelle", comme l’a dit Arnaud Montebourg. Selon lui, le député jette "mépris et arrogance à la face des 33 millions de téléspectateurs" qui regardent la chaîne. Il précise qu’il ne demande pas d’excuses, mais lui conseille de "réfléchir à la manière dont il semble concevoir son engagement politique et au moyen qu’il entend privilégier pour parvenir à ses fins".

La lettre a été envoyée en copie à Martine Aubry, à Frédéric Mitterrand, ainsi qu’à Michel Boyon, le président du CSA.

La polémique entre Arnaud Montebourg et TF1 était partie de propos tenus par ce dernier dans un documentaire, dont un extrait avait été diffusé sur Internet.