Montebourg enfonce le clou contre TF1

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Aurélie Frex , modifié à
Le député, qui a critiqué dans un documentaire la chaîne, maintient ses propos dans une lettre.

Arnaud Montebourg ne fait pas marche arrière, bien au contraire. Au coeur d'une polémique l'affrontant à la chaîne TF1 depuis quelques jours, le député socialiste persiste et signe. Dans une lettre rendue publique jeudi, il a demandé à Nonce Paolini, président-directeur général du groupe, d’"accepter toute critique publique de ses agissements".

"La chaîne que vous dirigez utilise à des fins commerciales le domaine public hertzien, propriété publique appartenant à la Nation toute entière. Le regard libre et sans concession d'un représentant de la Nation (...) relève de ses devoirs politiques et moraux élémentaires", a-t-il lancé, campant sur ses positions.

"Les rapports de proximité politique entre les orientations éditoriales de TF1 et le pouvoir actuel pose le problème dans une démocratie comme la nôtre", conclut-il dans son courrier.

"La télévision de droite"

La querelle entre le député et la chaîne avait débuté en fin de semaine dernière. Un extrait du documentaire Fin de concession avait été mis en ligne par son auteur et réalisateur Pierre Carles.

Regardez :

Dans cette vidéo, on voit Arnaud Montebourg exprimer tout son ressentiment envers TF1. “C’est la télévision de la droite, c’est tout. C’est la télévision des idées qui détruisent la France, la télévision de l’individualisme, la télévision du fric, la télévision du matraquage sur l’insécurité.”, dénonce-t-il.

Il refuse de s’excuser

Dans ce documentaire, il s’insurge également contre le "renouvellement automatique" de la concession accordée à TF1, malgré "la catastrophe" que représenterait, selon lui, la chaîne en termes de programmation. Il dénonce également une condamnation, par le CSA, à 30 millions de francs d’amende pour violation de son propre cahier des charges.

Très vite, Nonce Paolini avait réagi à ces propos, via une lettre demandant des excuses à Arnaud Montebourg. Ce à quoi le député a répondu en affirmant qu'il avait été piégé. Selon lui, l’intervention avait été "formulée sur le ton de la blague" et captée "à son insu". Il a certifié au Monde avoir demandé au réalisateur de la retirer du montage "par loyauté". Sans oublier tout de même d’ajouter qu’il assumait ses propos, et refusait de s’en excuser.