Radio, carrière, Black M : Anne Roumanoff a répondu à vos questions en direct !

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Invitée de la Social Room, Anne Roumanoff a répondu à vos questions en direct ! © Europe 1
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Anne Roumanoff était l'invitée de la Social Room d'Europe 1. Elle a répondu aux questions des auditeurs sur sa nouvelle émission, sa carrière, ses projets... 

Depuis la rentrée, Anne Roumanoff anime chaque midi Ça pique mais c'est bon sur Europe 1. De 12h à 12h30, 7 jours sur 7, elle décortique l'actualité avec ses chroniqueurs, avec piquant et bonne humeur. Anne Roumanoff est également sur scène à l'Alhambra et en tournée.

 

Invitée de la Social Room d'Europe 1, Anne Roumanoff s'est exprimée, avec la franchise et la sympathique qu'on lui connait, sur sa nouvelle émission, sur son rythme de travail, sur sa carrière, ses envies, sa personnalité... 

 

 

 

Anne Roumanoff : "Tout gérer ? Je n'y arrive pas encore !" 

 

Vous êtes tous les jours sur Europe 1, vous êtes sur scène à l’Alhambra et en tournée… Question de David : comment arrivez-vous à tout gérer ?
Je n’y arrive pas ! (Rires.) Je n’avais pas percuté que c’était autant de travail, une émission quotidienne ! Même en ayant une équipe autour de moi, c’est beaucoup de travail, c’est tous les jours. J’ai l’impression de travailler 7 jours sur 7. Après, je ne me plains pas : j’adore ce que je fais, j’ai la chance d’avoir du travail, mais c’est vrai que c’est assez prenant ! Je n’avais pas compris que c’était autant. Avant, je faisais une émission d’une heure et demi par semaine. Je me suis dit : "Ça fait cinq demi-heures, donc c’est une heure de plus". Mais en fait, ce n’est pas ça ! Au quotidien, il faut suivre l’actu, être au taquet. C’est un vrai travail…

Vous êtes en train de nous dire que vous ne tiendrez pas toute la saison ?
(Rires.) Je ne sais pas ! J’espère ! Tout le monde me dit que c’est un rythme à prendre, j’essaie de trouver le rythme ! Pour le moment je ne l’ai pas trouvé !

Est-ce que vous n’êtes pas frustrée de ne faire "qu’une" demi-heure ? Vous savez très bien que vous pourriez faire deux heures !
Non, je ne pourrais pas ! Je pourrais faire deux heures... mais une fois par semaine ! Je suis juste pas capable ! Quand on voit le travail que me demande une demi-heure… (Rires.) C’est très gentil de me dire que ça ne dure pas assez, mais c’est tellement de travail ! On essaie de faire du condensé, de l’intense, de faire de la qualité autant que faire se peut. C’est tellement de travail, déjà, ça, que je ne pourrais pas faire plus long, impossible !

Question de Thierry : pourquoi le rouge ?
Il n’y a pas vraiment de raison spécifique… Mon premier costume de scène était rouge, j’ai gardé ça comme une couleur fétiche, et puis c’est devenu comme un code marketing. Et puis le rouge va à peu près bien aux brunes !

Si vous êtes habillée en bleu, on ne vous reconnaît plus ?
Quand je suis dans la rue, j’essaie de ne pas me promener en rouge. Quand je m’habille en noir, on me reconnaît moins mais on me reconnaît quand même !

Un internaute dit : “Elle n’a plus les cheveux rouges” ? Vous n’avez jamais eu les cheveux rouges ?
Si si ! J’ai eu les cheveux rouges, c’était une idée d’une metteur en scène québécoise un peu allumée, elle voulait des cheveux comme Diane Dufresne ! C’est les années 2000.

Question d’Alain : qui a trouvé le titre "Ça pique mais c’est bon" ?
Je ne sais pas, on a fait des brainstorming avec des tonnes de titres, qu’on a éliminé les uns après les autres, et celui-là me plaisait bien.

Quelles étaient les autres pistes ?
Il y en a eu plein : "Midi Roumanoff" que je trouvais nul, le premier titre c’était "La pause de midi", mais je n’aimais pas l’idée de "pause".

Vous êtes dans l’action…
C’est ça !

Florence écrit : "Enfin, génial, Roumanoff est de retour" ! Vous recevez beaucoup de messages de ce style ?
Oui, c’est vrai que j’ai installé une émission pendant cinq ans (Samedi Roumanoff sur Europe 1, NDLR.), et j’ai été un peu remerciée…

...On peut se parler franchement !
(Rires.) Du jour au lendemain, alors que j’avais fait grimper l’audience de 50%, mais ce sont les mystères des médias ! J’étais contente de revenir.

 

 

Anne Roumanoff : "Traîner les politiques dans la boue, je trouve ça néfaste pour la démocratie." 

 

 

Une remarque de Monique : "Bravo Anne, allez-y à fond sur tous les protagonistes de cette politique qui nous rend fou"...
En même temps, il ne faut pas y aller trop. Si on détruit tous les politiques, il reste quoi ? Ils font un métier qui est quand même utile ! Je suis contre la dérision à tout prix. Les traîner dans la boue, je trouve ça néfaste pour la démocratie. Il faut aussi les respecter. J’essaie de me moquer en les respectant. Mon propos n’est pas d’aller le plus loin possible. Je demande aux chroniqueurs d’être pertinents dans leurs propos, de ne pas tout s’autoriser pour faire rire. Traîner les gens dans la boue, souhaiter leur mort… On ne souhaite la mort de personne ! J’aime qu’il y ait un fond d’humanité derrière.

 

 

 

 

Valentin : après Sciences Po, pourquoi ne pas annoncer votre candidature à la présidentielle ?
Parce que je ne veux pas mourir en moto ! (Rires.) Ça ne m’intéresse pas du tout.

Vous n’avez jamais envisagé de faire de la politique ? Quand on fait Sciences Po…
Non, c’était pour devenir journaliste ! Je n’aurais pas le courage de faire de la politique ! Déjà en tant qu’artiste on s’en prend plein la gueule. Alors politique c’est encore pire…

Vous trouvez que vous en prenez plein la gueule ?
Non, mais comme tous les artistes. Ni plus ni moins. Déjà, j’ai du mal à supporter la critique. Les hommes politiques, c’est du matin au soir ! Leurs amis les critiquent, ils les trahissent… Il faut une force de caractère ! Pour ça, d’arriver à supporter cela, j’ai une admiration incommensurable pour les politiques ! J’aurais la moitié ou le quart de ce qu’ils ont, je passerais un mois sous ma couette sans bouger !

Vous vivez mal les trahisons ?
Bien sûr !

Vous êtes fidèle ?
Je suis droite, on va dire.

C’est pour ça qu’on retrouve Willy Rovelli, toute votre équipe…
Oui, mais je n’ai pas repris tout le monde. Le but n’était pas de refaire l’émission d’il y a deux ans ! L’humour a changé, le rythme a changé. C’est un nouveau créneau qui induit un rythme spécifique, ça doit être rythmé. Ce n’est pas la même chose que le samedi…

Question de Bratislabat : j’apprécie que l’émission ne soit pas en best-of le week-end, qui a eu cette idée ?
C’est moi ! Ils m’avaient proposé un best-of le week-end, j’ai dit : "Non, ce n’est pas respectueux pour les auditeurs !" Mais Bratislabat, je suis désolée... mais dimanche il y aura un best-of ! (Rires.) Je me suis aperçue, après quinze jours, qu'avec des émissions 7 jours sur 7, j’allais décéder rapidement. On va faire une émission fraîche le samedi et un vrai best-of le dimanche. Je préfère faire un vrai best-of plutôt qu’une émission à moitié bien. La semaine dernière, tout le monde était en fin de parcours ! (Rires.)

Marie-Laure : je vous ai vu sur scène à l’époque du théâtre Grévin, quel chemin parcouru. Comment jugez-vous ce parcours ?
Merci Marie-Laure, c’était en 1991 ! Le parcours, je ne sais pas… Je ne me sens jamais installée, j’ai l’impression que ça fait quatre ou cinq ans que je fais ce métier. Même quand je rencontre des gens très célèbres, je ne me sens pas légitime, c’est très bizarre. J’ai trente ans de carrière. J’ai toujours eu la sensation que ça n’allait pas durer. C’est peut-être aussi ça qui fait que ça dure ! Si on commence à s’installer, à se sentir inébranlable, indéboulonnable, incontournable, c’est le début de la fin. Surtout en humour, où il y a tellement de gens, où l’humour et la société bougent tellement. Il faut tout le temps suivre ce qui se passe, une carrière est un mouvement, pas un truc figé.

Qui sont vos amis dans le métier ?
Je n’ai pas d’amis, j’ai des copains, des gens que j’aime bien. Mes vrais amis ne sont pas dans le métier.

 

 

Anne Roumanoff : "Christine Berrou a des chroniques extrêmement bien écrites et efficaces" 

 

Qui est votre préféré dans la bande ?
Oh ! En ce moment, j’aime beaucoup Christine Berrou, que je connaissais un peu pour l’avoir entendue chez Nikos Aliagas mais je ne soupçonnais pas qu’elle avait un tel éventail de capacité ! Ses chroniques sont toujours extrêmement bien écrites, efficaces, elle a beaucoup de joie à être là, ça se sent à l’antenne. C’est vraiment agréable de travailler avec des gens comme ça.

 

 

 

Richard : Bonjour Anne, allez-vous faire notre nouveau spectacle à Evreux ?
Peut-être, j’ai une centaine de dates dès janvier, elles sont sur mon site internet. Mais je crois que j’ai joué à Evreux l’an dernier, donc je ne vais pas y retourner cette année.

Vous serez au Havre le 2 et 3 mai.
Voilà, c’est pas très loin, il n’a qu’à aller au Havre ! (Rires.)

Benjamin : sans langue de bois, l’an prochain, 16h-18h sur Europe 1, c’est possible ?
Non ! (Rires.)

Une question un peu piquante. Raymond : pourquoi perdre votre temps à essayer de nous faire rire ?
Mais Raymond, tu peux aller sur RTL ! (Rires.)

C’est pas vous qui êtes ciblée, c’est le rire : pourquoi vouloir tout le temps faire rire les gens ?
C’est mon métier…

Il y a des gens qu’on ne fera jamais rire ?
L’humour est quelque chose de spécifique et personnel. Quand je fais mes spectacles, il faut que les gens rient. Mais dans le détail, il y a toujours des gens… Hier dans la salle, il y a une femme qui gloussait comme une pintade, et une autre qui me regardait comme ça. (Elle prend un air triste.) Il ne faut pas se formaliser. Les gens peuvent vivre un deuil par exemple, on ne sait pas forcément. Et d’autres peuvent beaucoup apprécier sans rire. Mais le rire, c’est quand même le critère absolu : quand je fais des sketchs sur scène, il faut que le rire tombe. A la radio, c’est pour ça que je veux qu’il y ait un public : quand les gens ne rient pas, on coupe, on garde le meilleur. Le rire, c’est le premier critère mais il y en a d’autres. Les gens peuvent rire alors que la blague est un peu pourrie. Ça ne doit pas être le seul critère, il faut une éthique intérieure, se dire qu’on fait rire à une certaine qualité.

Est-il vrai que vous enregistrez tous vos spectacles pour repérer le moment où les gens ne rient pas ?
Sur les nouveaux sketchs seulement ! Là, je prépare le sketch que je vais faire chez Drucker la semaine prochaine. Hier soir sur scène, j’ai fait une improvisation sur Cahuzac et Rocard, j’ai enregistré pour savoir où les gens rient, et je réécris en fonction de ça, pour condenser.

Vous faites de l’impro sur scène ?
Dans la partie actualité. Je tente un bout d’impro, et quand ça marche, je continue.

 

 

Anne Roumanoff : "La prochaine Reine des Neiges, c'est moi !"

 

 

Question d’Elsa : vous avez du doublage pour le film des Razmokets, voudriez-vous en faire d’autres ?
Oui, c’est super bien payé ! (Rires.) Je ne sais pas pourquoi j’en ai pas fait depuis quinze ans ! Je lance un appel à Walt Disney : la prochaine Reine des Neiges, c’est moi ! J’adore faire ça, j’en ai fait deux ou trois fois, j’aimerais en faire plus !

Question de Martin : l’an dernier, vous étiez dans les Grosses Têtes. Étiez-vous à l’aise dans cet exercice où vous n’êtes pas le chef de bande ?
Non, je n’étais pas très à l’aise ! (Rires.) Laurent Ruquier m’a pris 3 ou 4 fois et puis on a arrêté. Ce n’est pas seulement une question d’être le chef, j’aime beaucoup Laurent et je le connais depuis longtemps… Mais “Les Grosses Têtes” ou l’émission d’Alessandra Sublet, c’est de l’humeur. On déconne en improvisation sur n’importe quoi. Il y a des gens qui excellent à ça, comme Pierre Bénichou. Et moi… (Rires.) C’est pas mon truc ! Je suis plus à l’aise sur quelque chose d’écrit, de travaillé. J’essaie qu’il y ait dans l’émission des moments de convivialité avec les chroniqueurs, on se balance des vannes, pour qu’il y ait une sympathie, une humeur qui se crée. Mais je ne suis pas capable d’être dans une émission d’humeur ou d'en animer une, ce n’est pas mon truc.

Olivier : J’aime lire votre édito dans le JDD, choisissez-vous le thème ou est-ce qu’on vous le donne ?
Chaque vendredi soir, j’appelle le rédacteur en chef adjoint, et on discute de l’actualité. Je suis libre de choisir ce que je veux, mais on a souvent une discussion, il peut me donner des idées. Ou alors je choisis un thème, et au moment d’écrire ça ne sort pas et je fais autre chose. Il s’appelle Patrice Trapier, il a un regard très efficace. Je lui envoie ma chronique le lendemain, il me dit quoi enlever, on s’entend très bien, c’est une bonne collaboration.

J’aimerais savoir dans quelles conditions vous l’écrivez : chez vous, à la radio, ou au JDD ?
Je l’écris chez moi, ça commence le vendredi soir, la nuit, après mon spectacle. À une heure du matin, mes yeux se ferment, je cherche des idées, des fois je n'en trouve pas, je suis désespérée, je me couche. Je me lève vers 7 ou 8 heures, je dois rendre le papier vers 13 heures. Je fais aussi des pauses sur internet, sur Vente Privée… (Rires.) J’envoie une première version pour l’heure du déjeuner, j’ai un retour du rédacteur en chef, et je retravaille pour finir à 14 heures. J’ai parfois des sueurs froides ! J’ai un nombre de caractères limité : la semaine dernière, ils m’ont rappelé quand j’étais chez Leroy Merlin, au rayon bricolage, il fallait couper 400 caractères, je l’ai fait chez moi entre 18h30 et 19h. Je suis un peu comme un pompier le samedi, toujours au taquet.

Vous faites tout vous-même !
Leroy-Merlin ? (Rires.)

Vous pourriez avoir des auteurs…
Non, le JDD, c’est vraiment quelque chose que j’écris toute seule depuis 7 ans, de A à Z ! Et ça m’énerve quand on me demande si c’est vraiment moi qui l’écrit ! Je ne sais pas si on poserait cette question à un homme… Plein de fois, on a demandé au rédacteur en chef adjoint si c’était vraiment moi qui écrivait. Pendant deux ans, les gens lui ont dit : “C’est bizarre, c’est quand même bien écrit…” (Rires.)

 

 

Anne Roumanoff : "Black M m'a invité à Taratata"

 

 

Qu’est-ce qui vous a séduit dans l’idée de participer au clip de Black M ?
Mes filles connaissent Black M plus que moi, au départ. J’avais été choquée par cette polémique avec Verdun où son spectacle avait été annulé, je lui ai envoyé un message une nuit sur Twitter, il m’a répondu, il m’a invité à un concert, on s’est revus dans Touche pas à mon poste. Quand ils m’ont appelée, j’ai trouvé ça sympa, j’étais à Paris, ils ont tourné ça le 2 août dans la Beauce. J’ai trouvé ça sympa de faire un petit clin d’oeil. Ils vont passer à Taratata, ils m’ont demandé de venir ! J’ai dit : “Je ne sais pas chanter”, ils m’ont dit que j’allais parler. Je vais aller à Taratata, c’est rigolo.

 

 

 

 

Marthe : J’ai été très surprise de voir que vous avez enregistré des contes pour enfants, pourquoi, et allez-vous en refaire ?
J’en ai enregistré parce qu’on me l’a proposé, j’ai toujours adoré raconter des histoires à mes enfants. J’ai revisité les Fables de la Fontaine, mais ça n’a pas du tout marché ! (Rires.) Ce sont des livres de très bonne qualité, des instits s’en servent ! C’était l’éditeur de Marlène Jobert, il espérait en vendre des centaines de milliers, il en a vendu peut-être 10.000, ça n’allait pas, ça s’est arrêté. J’ai pris beaucoup de plaisir à faire ça. On a travaillé avec un illustrateur très doué. J’aime beaucoup ces livres.

Grégory : J’ai vu votre fille dans Thé ou Café, c’est vous il y a 25 ans. Veut-elle devenir comédienne ?
Elle ne veut pas devenir comédienne et elle est beaucoup plus jolie que moi il y a 25 ans ! Elle n’aime pas trop qu’on lui dise qu’elle me ressemble ! (Rires.) Elle est beaucoup plus grande, mince, elle est très jolie ma fille.

Sonia : Avez-vous écouté les nouveautés d’Europe 1 en cette rentrée ?
Je n’ai pas eu le temps ! J’en ai écouté un peu dans les taxis… Je ne fais que bosser depuis le 26 août ! Vraiment ! En plus, j’ai fait dix pilotes, donc j’ai commencé le 16 août ! J’ai l’impression d’être la tête dans le guidon. Mes amis me disent : “On se voit quand ?” Bah… Comment te dire ? Tout le monde me dit : “C’est un rythme à prendre, ça va aller mieux après !” J’espère !

Pourquoi avoir fait dix pilotes, vous aviez peur ?
J’avais déjà des chroniqueurs à tester, des gens avec qui je n’avais jamais travaillé. Et puis pour me remettre dans le bain, être performante le jour J ! La radio, c’est comme une gymnastique. J’en ai fait cinq ans, mais il y a des mécanismes à retrouver, une énergie, un format à tester, que le réalisateur s’entraîne, l’agencement des choses…