Le magazine masculin "Lui" renaît de ses cendres

L'actrice Léa Seydoux pose en couverture du nouveau "Lui".
L'actrice Léa Seydoux pose en couverture du nouveau "Lui". © Capture d'écran
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Louis Hausalter avec Mathieu Charrier , modifié à
Relancé par l'écrivain Frédéric Beigbeder, ce titre créé en 1963 mêle photos dénudées, articles de fond et chroniques intellos.

L’INFO. C’est un titre mythique qui renaît. Lui, magazine masculin qui a connu son âge d’or dans les années 1970, est revenu jeudi dans les kiosques après neuf ans d’absence. A l’origine de ce retour, l’écrivain Frédéric Beigbeder, qui dirige la rédaction. Le mensuel avait été racheté l’année dernière par l’homme d’affaires Jean-Yves Le Fur.

Lui, c’est quoi ?Lui a été lancé en 1963 par l’éditeur de magazines Daniel Filipacchi, en s’inspirant explicitement du célèbre titre américain Playboy. Il devenu dans les années 1970 le titre phare de la presse masculine en France. Au côté de photos de femmes dénudées, on y trouvait des articles de fond, des chroniques d'intellectuels ou encore des interviews politiques.

Au sommaire. Les femmes dénudées n'ont pas disparu du Lui version 2013, comme le montre la couverture du numéro un, sur laquelle s'étale une photo de l'actrice Léa Seydoux dans son plus simple appareil. Mais les photos dénudées, qui représentent un petit tiers de la pagination du magazine, se veulent plus artistiques que celles d'il y a quarante ans. "Ce n'est pas du tout pareil de voir une jolie photographie d'un grand artiste et de regarder une vidéo dégoûtante sur un écran pourri. C'est de l'art", insiste Frédéric Beigbeder, interrogé par Europe 1.

Comme son ancêtre, le nouveau Lui fait aussi place à des plumes connues. Ainsi, le numéro un comprend des chroniques des écrivains Patrick Besson et Marcela Iacub (qui a récemment raconté dans un livre polémique sa liaison avec Dominique Strauss-Kahn), ainsi que des journalistes Thomas Legrand (politique), Arnaud Viviant (littérature) ou encore Nicolas Rey.

Quel public ? Vendu 2,90 euros, Lui est "un journal de luxe, chic, haut de gamme", mais qui "s'adresse à tout le monde", affirme Frédéric Beigbeder. Malgré la tonalité résolument masculine du contenu, le directeur du titre a "un grand espoir, c'est que la moitié de nos lecteurs soient des lectrices".

Objectif 100.000 exemplaires.Lui arrive sur un créneau qui s'est considérablement développé ces dernières années dans la presse magazine. Mais Frédéric Beigbeder ne croit pas à la saturation : "je pense qu'on a la place pour pas mal de journaux sur ce créneau-là". Il table sur des ventes autour des 100.000 exemplaires. Un objectif très ambitieux : c'est autant que la diffusion de GQ, le leader du marché.