Google ne censure plus en Chine

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Les internautes chinois sont redirigés depuis lundi soir vers le site de Hong-Kong, non censuré.

Google contourne la censure. Depuis lundi soir, les internautes chinois qui veulent consulter le moteur de recherche sont redirigés vers le site de Hong-Kong, google.com.hk. Opéré depuis l'extérieur de la Chine, le site permet donc de consulter des pages web censurées par le gouvernement chinois.

"Aujourd'hui nous avons cessé de censurer nos services de recherches - Google Search, Google News et Google Images sur Google.cn. Les internautes visitant Google.cn sont redirigés sur Google.com.hk, où nous offrons des résultats non censurés en chinois simplifié, spécialement conçus pour des internautes de Chine continentale et fournis via nos serveurs installés à Hong-Kong", peut-on lire sur le blog officiel de Google.

Google a mis en place une page spéciale sur laquelle les internautes peuvent savoir quels services sont accessibles ou encore censurés. Lundi soir, les recherches sur le web, les recherche d'images, d'actualité, la publicité ou encore le service de messagerie Gmail étaient débloqués. Alors que la chaîne de vidéos Youtube était censurée et la plateforme de stockage de photos Picasa était partiellement bloquée.

Néanmoins, les autorités chinoises semblent avoir les moyens de contourner google. Mardi matin, les internautes chinois étaient bien redirigés vers google.com.hk, mais il était toujours impossible d'accéder aux sites jugés sensibles par Pékin.

Un procédé "légal"

Selon Google, le procédé est "tout à fait légal" mais le gouvernement chinois peut bloquer à tout instant l'accès à ses services. Le groupe se dit régulièrement excédé par les contraintes d'autocensure imposées par le pouvoir.

Pour la Chine, Google a "violé une promesse écrite" et a "absolument tort" d'arrêter la censure sur son moteur de recherche en chinois. "Nous sommes totalement opposés à la politisation des questions commerciales et nous avons exprimé notre mécontentement et notre indignation à Google pour ses accusations sans fondements et pour son attitude", a indiqué un responsable en charge d'internet au sein du bureau d'Etat pour l'Information.

Les Etats-Unis déçus

Le gouvernement américain a également réagi à cette annonce. La Maison Blanche s'est dite "déçue" du constat d'échec des négociations entre Google et la Chine. "Comme le président (Barack) Obama et la secrétaire (d'Etat Hillary) Clinton l'ont souligné à plusieurs occasions, nous sommes engagés en faveur de la liberté de l'internet et opposés à la censure. Nous croyons que la liberté d'expression et un accès sans restriction à l'information sont des droits reconnus sur la scène internationale", a expliqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), Michael Hammer.

En annonçant cette décision spectaculaire lundi, Google a précisé qu'il entendait poursuivre ses activités de recherche-développement en Chine et garder une équipe de vente sur place.

En janvier, Google avait été victime d'attaques importantes de son code source et des comptes de messagerie Gmail appartenant à des militants des droits de l'homme. Le groupe avait alors annoncé réfléchir aux suites à donner à ces événements.