Cabu, l'esprit gratteur de Charlie Hebdo

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Fabienne Cosnay , modifié à
PORTRAIT - Le dessinateur de Charlie Hebdo et du Canard Enchaîné est mort dans l'attentat survenu mercredi dans les locaux du journal satirique.

"Parfois, le rire s'étrangle", aimait dire Cabu, de son rire tonitruant. Le dessinateur Jean Cabu, le bonhomme à l'éternelle coupe au bol, pilier de Charlie Hebdo et du Canard enchaîné, est mort mercredi dans l'attentat survenu dans les locaux de l'hebdomadaire satirique. Il allait fêter ses 77 ans dans une semaine. 

Né à Châlons-en-Champagne en 1938, Cabu a publié ses premiers dessins à 16 ans dans le quotidien régional L'Union de Reims et débute des études artistiques à Paris. Avant d'embarquer pour 27 mois de service militaire en Algérie, dont il revient antimilitariste radical.

De de Gaulle à François Hollande, Cabu a malmené de son crayon tous les présidents de la Ve République. Avec un faible pour Nicolas Sarkozy, qu'il dessinait en lutin frénétique avec des cornes de diablotin.

Dans les années 1960, il entre à Hara-Kiri, où il rencontre d'autres dessi­na­teurs comme Gébé ou Wolinski. Il colla­bore par ailleurs dès 1962 au maga­zine Pilote, pour lequel il crée le personnage Le Grand Duduche : un lycéen maladroit inspiré de ses souve­nirs de lycée.  

Père de Mon beauf.Son coup de maître sera son "beauf", apparu en 1973 dans Charlie Hebdo. Une caricature de Français gueulard, alcoolique, raciste, inspiré d'un patron de bistrot, dont il fait une vedette. Au point de le faire entrer dans le dictionnaire : "Beauf. Beauf-frère (d'après une B.D. de Cabu). Français moyen aux idées étroites, conservateur, grossier et phallocrate" (Le Robert).

"Cet homme, c'était la joie de vivre", a confié, ému, Laurent Joffrin, sur notre antenne :

Attentat à Charlie hebdo : L’hommage ému de...par Europe1fr

Le dessinateur Plantu a également apporté son soutien à Charlie Hebdo dans un tweet  :