"Bref", pourquoi ça cartonne

Moins de dix épisodes diffusés et déjà 431.000 fans sur Facebook, c'est le tout de force de "Bref".
Moins de dix épisodes diffusés et déjà 431.000 fans sur Facebook, c'est le tout de force de "Bref". © CAPTURE D'ECRAN
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Drôle et punchy, la nouvelle mini série de Canal+ a créé le buzz en moins de dix épisodes.

Ça s'appelle Bref, ça dure 120 secondes et c'est LE buzz de cette rentrée télé. Diffusée trois fois par semaine depuis fin août dans le Grand journal de Canal+, la mini série compte déjà 431.000 fans sur Facebook. Europe1.fr passe en revue les raisons d'un succès éclair.

C'est hilarant. Une voix off (le monologue intérieur du héros) ponctue de façon désopilante les scènes "live". En gros, on entend tout haut ce que le héros pense tout bas. Un décalage qui fait mouche, comme dans le premier épisode où une fille lance : "je suis caissière", "pas intéressant" pense alors le héros. "Dans un sex shop", poursuit la jeune femme, "intéressant", se dit notre protagoniste. "J'ai des échantillons", continue la demoiselle, "très intéressant !" s'enthousiasme t-il, toujours intérieurement.

Le premier épisode de la série :

Certaines répliques sont déjà cultes : ‎"pendant une heure, je m'occupe de ma barbe pour avoir l'air d'un homme qui ne s'occupe pas de sa barbe", ou "bonjour madame, j'voudrais une cravate dingo parce que je suis un vrai déglingo".

C'est court, très (trop?) court. Un épisode de Bref dure en moyenne 1 minute 40. Très écrit et monté à la manière d'un clip, on n'a qu'une envie au moment du générique de fin : regarder à nouveau l'épisode pour être sûr de n'avoir rien raté. Pour cela, il y a Internet. Les commentaires sur la page Facebook de Bref montrent que les spectateurs sont nombreux à se repasser en boucle leurs sketches favoris. "J'ai maté Bref, je me suis marré. J'ai rematé Bref, je me suis remarré. J'ai rerematé Bref, je me suis reremarré", écrit ainsi un internaute. La vidéo du premier épisode "Bref, j'ai rencontré cette fille..." compte déjà 7.000 "like", cette puce permettant de partager une trouvaille avec ses amis sur Facebook.

Un "boy next door" attachant

Le héros n'en est pas un. Il est au chômage et remet tout au lendemain. Célibataire, il s'est pris un râteau monumental dans le premier épisode. On l'a déjà vu, à plusieurs reprises, traîner chez lui en slip et tee-shirt. Le personnage central de Bref est tout ce qu'il y a d'ordinaire : un "boy next door" dans lequel on se reconnaît, garçon ou fille. "Enooooorme, c'est complètement moi !", écrit ainsi une internaute sur Facebook. C'est ce petit côté Monsieur tout le monde qui rend le personnage à la fois touchant, sympathique et attachant.

C'est simple et universel... "Dans la vie, au début on naît, à la fin on meurt. Entre les deux il se passe des trucs, bref c’est l’histoire d’un mec entre les deux…", résume la page Facebook dédiée à la mini série.

Le quotidien de n'importe quel "jeune"

… mais générationnel. "Je joue de la guitare", "j'ai passé un entretien d'embauche", "j'ai fait un repas de famille", "j'ai traîné sur Internet"… Les seuls titres des différents épisodes déjà diffusés collent complètement au quotidien de n'importe quel "jeune". Les 20-30 ans se reconnaissent dans ces tranches de vie qui ne se prennent pas au sérieux… comme les couples se reconnaissaient dans Un gars, une fille, la série avec Jean Dujardin et Alexandra Lamy.

C'est inattendu. Inconnus du grand public (l'un fait du stand up, l'autre a un peu tourné au Djamel Comedy Club), les auteurs de Bref - Kyan Kohjandi et Bruno Muschio - ont d'abord frappé sans succès chez les boîtes de prod. Leur projet a fini par séduire un producteur qui est allé convaincre Canal+. Le teaser de la mini série mettant en scène Michel Denisot s'amuse d'ailleurs de ce décalage entre inconnus et gens de la télé.

Dans Des Clics et des Claques sur Europe 1, Kyan Khojandi et Bruno Muschio ont répondu aux questions de Laurent Guimier et son équipe, regardez :