Bob l’éponge abrutit-il les enfants ?

© Capture d'écran Bob l'éponge
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Plana Radenovic , modifié à
Le programme nuit à leurs capacités de concentration et d’apprentissage, selon une étude scientifique.

Les aventures du sympathique Bob l’éponge et de son acolyte Patrick l’étoile de mer seraient déconseillées aux enfants. Selon une étude de l’université de Virginie, aux Etats-Unis, publiée dans le journal Pediatrics, les programmes plongeant dans un univers fantastique, avec un rythme rapide, ont un impact négatif sur leur concentration et leur capacité d’apprentissage.

Bob l'éponge dans un "été interminable" :

Des psychologues ont testé 60 enfants de 4 ans, divisés en trois groupes : le premier regardait 9 minutes de Sponge Bob Square Pants (le titre de Bob l'éponge en anglais), et pendant le même temps, le deuxième était devant le dessin animé Caillou, un programme télé plus lent et plus réaliste, et le troisième groupe d'enfants dessinait calmement.

"Des personnages frénétiques"

Les conclusions de l’étude sont claires : la fonction exécutive des petits cobayes confrontés à l’éponge carrée, à savoir leurs capacités à être attentifs, résoudre des problèmes et avoir un comportement calme, était "très compromise" par rapport aux autres. Dans Bob l’éponge, établit l’étude, les scènes changent toutes les 11 secondes, contre 34 secondes pour Caillou.

Pour Angeline Lillard, en charge de l’étude, "il est possible que le rythme rapide, où les personnages sont constamment en mouvement, dans une fantaisie extrême, où les personnages font des choses qui n’ont aucun sens dans la vie réelle, rompe l’aptitude des enfants à se concentrer immédiatement après". Et d’ajouter : "une autre possibilité est que les enfants s’identifient à des personnages pas concentrés et frénétiques, et qu’ils adoptent leurs caractéristiques".

Le producteur Nickelodeon a répliqué dans The Hollywood Reporter, en affirmant que le dessin-animé est destiné à des enfants de 6 à 11 ans, et non 4 ans, comme ceux qui ont été testés. Autre argument avancé, la faiblesse de l’étude dont l’échantillon, de 60 enfants, est très réduit. L’éponge jaune sous-marine, elle, rempile pour sa 9e saison.