Les journalistes ont-ils été mauvais dans leur traitement médiatique de la pandémie de Covid-19 ? C'est ce qu'estiment une majorité de Français, selon un sondage réalisé par l'institut Viavoice pour les Assises internationales du journalisme de Tours, en partenariat avec Le Journal du Dimanche, France Télévisions, France Médias Monde et Radio France. Dévoilé dans le JDD, ce sondage estime notamment que pour 60% des Français, les médias ont trop parlé de la pandémie ces derniers mois.
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Une couverture "trop importante" et "anxiogène"
Cette large majorité s'oppose aux 10% qui trouvent au contraire que les médias n'ont pas assez parlé de la pandémie. Entre les deux, un quart des personnes interrogées a trouvé la couverture de la situation sanitaire équilibrée.
Les Français ne sont pas tendres non plus avec les conséquences de ce traitement médiatique : 43% des personnes interrogées estiment que les médias ont alimenté la peur vis-à-vis de la pandémie. 32% pensent même que les médias l’ont exploitée pour faire de l’audience.
Selon le sondage, les Français pointent également du doigt la qualité de la couverture médiatique de la pandémie. La moitié des personnes interrogées la juge "anxiogène", 45% "excessive" et même "catastrophiste" pour 28% d'entre eux. Ils ne sont que 24% à la juger "utile pour leur vie quotidienne". Un chiffre légèrement supérieur au 19% jugeant cette couverture médiatique "mensongère".
Des précisions sur les attentes de Français
L'institut Viavoice interroge également dans ce sondage les Français sur ce qu'ils attendent des médias face à la pandémie de Covid-19. Première surprise, ils ne sont que 10% a sélectionné l'option "que les médias nous donnent la parole pour témoigner et poser des questions". C'est la proposition la moins choisie, alors que de nombreux médias, et notamment les chaînes de télé, ont multiplié les exercices de réponses aux questions de téléspectateurs, notamment via des hashtags sur les réseaux sociaux.
À l'inverse, la proposition la plus sélectionnée (51%) par les sondés est d'avoir "des informations constructives, qui proposent des solutions pour se protéger de la maladie". Un élément d'information difficile à amener lorsqu'on ne connaît rien ou presque du virus, comme c'était notamment le cas en début d'année. Difficile également de tenir des journées entières sur ce point, lorsque l'on décide de consacrer la totalité de son antenne à débattre des conséquences de la pandémie.