La centrale de Zaporijjia a subi de nouveaux bombardements (Illustration). 3:03
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avec AFP , modifié à
Un responsable de l'occupation prorusse a affirmé que de nouvelles frappes d'artillerie ont visé jeudi le périmètre de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Ukraine et d'Europe, accusant les forces de Kiev d'avoir tiré. L'opérateur ukrainien évoque que plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés.

Kiev et Moscou se sont accusés jeudi de nouveaux bombardements à la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Ukraine et d'Europe, occupée par la Russie, l'opérateur ukrainien évoquant "cinq frappes" près d'un dépôt de substances radioactives. "Cinq nouvelles frappes ont été signalées à proximité directe d'un dépôt de substances radioactives", a indiqué la société d'Etat ukrainienne Energoatom, en accusant les forces russes.

Un responsable prorusse, Vladimir Rogov, membre de l'administration installée par Moscou dans cette région occupée du sud de l'Ukraine, a de son côté mis en cause sur Telegram "les combattants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky", en évoquant lui aussi cinq frappes au même endroit et dans les mêmes termes. "L'herbe s'est enflammée sur une petite surface, mais personne n'a été blessé", peut-on lire dans les communiqués russe et ukrainien.

Niveau radioactif "normal" après les frappes

Aucune fuite radioactive n'a été détectée après les frappes qui ont visé jeudi la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Ukraine et d'Europe, a affirmé un responsable de l'administration prorusse d'occupation. "A l'heure actuelle, aucune contamination n'a été relevée à la station et le niveau de radioactivité est normal", a déclaré sur Telegram Evguéni Balitski, chef de l'administration civile et militaire mise en place dans cette région du sud de l'Ukraine contrôlée par les Russes. Kiev et Moscou s'accusent mutuellement d'avoir mené ces bombardements.

Cinq autres projectiles tombés vers une caserne de pompiers

Les deux sources ont ensuite fait état de cinq autres projectiles tombés près d'une caserne de pompiers située à proximité de la centrale. Vladimir Rogov a affirmé que ces bombardements avaient été menés au moyen de lance-roquettes multiples et de pièces d'artillerie lourde depuis la rive droite du Dniepr. Il a notamment cité la ville de Marganets, où 13 civils ukrainiens ont été tués mercredi dans des bombardements russes, selon les autorités ukrainiennes.

L'opérateur ukrainien Energoatom a ajouté que plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés suite à un nouveau bombardement russe jeudi sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, près d'un réacteur nucléaire. "La situation s'aggrave, des substances radioactives sont situées à proximité et plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés", écrit Energoatom sur Telegram, quelques heures après avoir fait état d'autres frappes dont Kiev et Moscou se sont accusés mutuellement.

L'inquiétude de la communauté internationale

La situation à Zaporijjia suscite l'inquiétude de la communauté internationale. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a mis en garde jeudi contre un risque de "catastrophe". Les troupes russes ont pris le contrôle de la centrale le 4 mars, peu après le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février. "Le site ne doit pas être utilisé dans le cadre d'opérations militaires", a insisté le secrétaire général de l'ONU, appelant à la création d'un "périmètre démilitarisé pour assurer la sécurité de la zone".

Ces déclarations interviennent alors que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence jeudi après-midi pour discuter de la situation, à la demande de la Russie. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué que son directeur général, Rafael Grossi, informerait le Conseil de sécurité de l'ONU "de la situation en matière de sûreté et de sécurité nucléaires" à la centrale, ainsi que de ses "efforts pour convenir d'une mission d'experts de l'AIEA sur le site dès que possible".