WikiLeaks : Assange accuse la CIA d'"incompétence dévastatrice"

Julian Assange est réfugié à l'ambassade d'Equateur de Londres depuis 2012
Julian Assange est réfugié à l'ambassade d'Equateur de Londres depuis 2012 © STEFFI LOOS / AFP
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avec AFP , modifié à
Après les révélations de Wikileaks sur des programmes de cyber espionnage de la CIA, Julian Assange a accusé l'agence américaine de faire preuve d'incompétence. 

La CIA a fait preuve d'une "incompétence dévastatrice", selon Julian Assange le fondateur de Wikileaks. L'agence américaine a stocké des programmes de cyber espionnage dans un seul et même "endroit", après des révélations faites mardi par l'organisation.

Assange n'est pas un exemple pour la CIA. L'agence américaine de renseignement a rétorqué jeudi que Julian Assange n'était "pas un exemple de vérité et d'intégrité", répétant comme mercredi qu'elle "continuerait à recueillir activement des informations à l'étranger pour protéger l'Amérique des terroristes, des pays hostiles et d'autres adversaires". "C'est un acte d'incompétence dévastatrice d'avoir créé un tel arsenal et de l'avoir conservé au même endroit", avait quelques heures auparavant déclaré Julian Assange au cours d'une conférence de presse retransmise par vidéo, depuis l'ambassade d'Equateur à Londres où il est réfugié depuis 2012.

Julian Assange a dit que WikiLeaks allait "travailler" avec les fabricants d'appareils électroniques, après ses révélations sur un programme de piratage de la CIA permettant notamment de transformer un téléviseur ou un smartphone en appareil d'écoute. "Nous avons décidé de travailler avec eux pour leur donner un accès exclusif à des détails techniques supplémentaires en notre possession afin que des corrections puissent être apportées", a expliqué Julian Assange.

Des TV connectées et smartphones espionnés. Des documents diffusés par son site internet, et que la CIA n'a pas authentifiés, montrent que l'agence de renseignement a créé plus de mille programmes malveillants, virus, chevaux de Troie et autres logiciels. Ces programmes ont pris pour cible des iPhone, des systèmes fonctionnant sous Android (Google), le populaire Microsoft ou encore les télévisions connectées de Samsung, pour les transformer en appareils d'écoute à l'insu de leurs utilisateurs, affirme WikiLeaks.

Conscients du risque encouru en termes d'image, de grands groupes technologiques ont réagi depuis mardi. Apple a notamment assuré mercredi que "nombre" des brèches relevées dans ses appareils avaient déjà été colmatées dans la dernière version de son système d'exploitation iOS, qui fait fonctionner l'iPhone et la tablette iPad. 

"La CIA a été très imprudente en créant ces programmes. Est-ce que des cybercriminels les ont déjà récupérés? Est-ce que des agences de renseignement étrangères les possèdent? Il est parfaitement possible que nombre de gens les aient désormais", a déclaré Julian Assange. "Il est impossible de garder le contrôle d'armes de cyber espionnage... Si vous les construisez, vous finirez par les perdre", a-t-il ajouté, précisant que WikiLeaks avait encore "beaucoup d'informations" sur les méthodes de la CIA.