Venezuela : les journalistes de "Quotidien" racontent leur détention

Pierre Caillé et Baptiste des Monstiers étaient en train de filmer aux alentours du palais présidentiel de Caracas quand ils ont été arrêtés.
Pierre Caillé et Baptiste des Monstiers étaient en train de filmer aux alentours du palais présidentiel de Caracas quand ils ont été arrêtés. © Capture d'écran
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Lundi, Pierre Caillé et Baptiste des Monstiers, journalistes au "Quotidien", ont raconté leur arrestation et leur détention au Venezuela. 

Les journalistes de "Quotidien" interrogés pendant deux jours par les forces de l'ordre vénézuéliennes ont raconté lundi leur détention dans leur émission sur TMC.

Pas de visa de journalistes. Pierre Caillé et Baptiste des Monstiers étaient en train de filmer aux alentours du palais présidentiel de Caracas avec un producteur local, mardi 29 janvier, quand ils ont été contrôlés. Ils étaient entrés sans visa de journaliste au Venezuela, pays traversé par une grave crise politique. "Au moment où on décide de partir pour le Venezuela, obtenir un visa de presse est très compliqué. (...) On s'est dit qu'il fallait y aller maintenant plutôt que d'attendre trois semaines ou un mois", a expliqué Baptiste des Monstiers.

Arrêtés par les forces de l'ordre, parfois menottés et sans possibilité de communiquer avec leur ambassade, les deux jeunes journalistes ont été transférés dans plusieurs lieux de détention, et notamment l'Hélicoïde, le siège des services secrets vénézuéliens. Ils y ont croisé trois journalistes de l'agence espagnole Efe, retenus eux aussi.

"Ils nous prennent pour des espions". A ce moment-là, "ils nous prennent pour des espions, du personnel diplomatique 'undercover', on ne sait pas très bien", a expliqué Baptiste des Monstiers. "Ça a été les montagnes russes", a souligné Pierre Caillé. Les deux journalistes ont été expulsés jeudi après que la France, notamment, ait exigé leur libération.

Reporters sans frontières rappelle les droits des journalistes.  Plusieurs journalistes étrangers ont été arrêtés au Venezuela depuis le début de la crise, dont deux journalistes chiliens, arrêtés près du palais présidentiel, qui ont été expulsés eux aussi. L'ONG Reporters sans frontières a demandé au gouvernement de Nicolas Maduro le "respect de la liberté d'information" et dénoncé les confiscations de matériel (caméras, téléphones portables...) ainsi que la censure sur les radios et télévisons locales.

Les autorités vénézuéliennes se défendent. Sans mentionner explicitement les arrestations de ces jours-ci, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza a dénoncé sur Twitter le fait que des journalistes étrangers soient entrés dans le pays "sans réaliser auparavant la demande de permis de travail auprès de nos consulats".