Coca Cola / Cindy Ord / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP 1:30
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Isabelle Ory, à Bruxelles, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
L'ONG Foodwatch demande la fin du partenariat, légal, entre la firme américaine et la présidence tournante assurée par la Roumanie. Les institutions européennes sont embarrassées.

Des panneaux explicites, des poufs rouges frappés du célèbre logo blanc, des frigos remplis de soda… Dans le bâtiment où se sont réunis les ministres des États membres, le partenariat entre Coca-Cola et la présidence tournante de l'Union européenne, assurée par la Roumanie, depuis le 1er janvier, n'est pas vraiment passée inaperçue.

"Règles claires" pour éviter les conflits d'intérêts. "Coca-Cola est très fière de parrainer la première présidence européenne de la Roumanie", indiquait d'ailleurs la firme américaine, partenaire avec d'autres firmes comme Renault, Mercedes-Benz ou Enel. Un mélange des genres qui fait bondir l'association de défense des consommateurs Foodwatch, qui a demandé la fin de ce contrat.

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"C'est scandaleux de la part de Coca-Cola d'aller aussi loin et c'est scandaleux de la part des responsables politiques. Ils doivent redonner de la confiance aux citoyens et mettre des règles claires de transparence pour éviter les conflits d'intérêts", rappelle Karine Jacquemart, directrice générale de l'ONG Foodwatch. "L'influence des lobbies n'a plus de limites. Ils ne cherchent plus à se cacher."

Appel d'offres. De son côté, Coca-Cola, comme les autorités roumaines, assure à Europe 1 que ce partenariat est conforme aux règles et que la marque a répondu à un appel d'offres. À Bruxelles, les institutions européennes sont pourtant embarrassées : "Coca-Cola, ce n'était pas le choix le plus judicieux", souffle-t-on. 

"La présidence représente un coût". Rien n'interdit cependant à une entreprise de parrainer une présidence tournante. En réalité, tous les pays le font, mais plus discrètement avec des marques nationales ou des constructeurs automobiles, comme Audi ou Renault. Un système qui pose question mais que personne n'avait jusqu'ici remis en cause. Cela permet en effet de ne pas gréver les finances publiques : "Car la présidence représente un coût", explique le conseil de l'Union européenne, interrogé par Le Parisien. "Nous n’apportons pas de fonds."