Une reporter américaine réalise un live sur Facebook depuis la Corée du Nord

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Anna Faifield a également eu l’occasion de poster sur son compte Twitter et Instagram de nombreux clichés de sa visite. © capture : Facebook
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R.Da. , modifié à
Une journaliste américaine a réussi jeudi à répondre en direct, depuis sa chambre d'hôtel en Corée du Nord, aux questions des internautes.

"Bonjour tout le monde ! Ici Anna Fifield depuis Pyongyang en Corée du Nord…", c’est par ces mots que la journaliste du Washington Post a ouvert jeudi un livestream exceptionnel depuis le pays le plus fermé du globe. Envoyée par sa rédaction en Corée du Nord pour assister à une grande conférence organisée par le parti au pouvoir, Anna Fifield a répondu en direct aux questions des internautes sur Facebook, depuis sa chambre d’hôtel dans la capitale. Une initiative rare et particulièrement risquée dans un pays où tout est bouclé et la presse étroitement surveillée. Néanmoins, depuis février 2013, le pays autorise les journalistes étrangers à se servir de leurs téléphones pour partager des données, notamment via les réseaux sociaux accessibles depuis les smartphones.

Livestream. Dans la vidéo postée, la jeune femme explique ne pas savoir si l’agent chargé de l’accompagner pendant la durée de son séjour, ainsi que l’impose le gouvernement pour chaque visiteur, est au courant de son initiative. Elle indique notamment avoir le sentiment que le pays tente de s’ouvrir aux reporters étrangers. Au bout d’un quart d’heure, la communication est finalement coupée, vraisemblablement en raison d’un problème de connexion.

La presse occidentale s'installe en Corée du Nord. Classée par Reporter sans frontières comme l'un des pays les plus répressifs du monde en matière de droit de la presse, la Corée du Nord fait montre depuis plusieurs mois d’une certaine volonté d'ouverture vis-à-vis de la presse occidentale ; l’Agence France Presse (AFP) a signé un accord pour pouvoir ouvrir un bureau au premier semestre 2016 en Corée du Nord, faisant suite à l’agence américaine Associated Press. Des visas spécifiques doivent permettre aux équipes de l'AFP de se rendre 10 jours par mois dans le pays. Philippe Massonnet, directeur du bureau Asie de l'AFP, expliquait au micro de France Info en janvier dernier que Pyongyang n'avait, pour l'heure, imposé aucune limite aux images et aux vidéos qui pourront être captées :  "Quand nos reporters iront sur place, ils prendront les photos et les vidéos là où ils pourront les prendre" 

Les rues de Pyongyang. Anna Fifield a également eu l’occasion de poster sur son compte Twitter et Instagram de nombreux clichés de sa visite, témoignant librement du quotidien des Nord-coréens dans la capitale, qui reste cependant la véritable vitrine du régime offerte aux regards des occidentaux.