«Un symbole de la résistance», «assassiné par le Kremlin» : l'indignation de la communauté internationale après la mort de Navalny

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avec AFP // Crédit photo : Kirill KUDRYAVTSEV / AFP , modifié à
L'annonce de la disparition d'Alexeï Navalny a fait soulever une vague d'indignation. La classe politique française et la communauté internationale pointent la responsabilité de l'État russe dans le décès du principal opposant à Vladimir Poutine, tout en rendant hommage à sa mémoire et à son courage. 

L'annonce de la mort d'Alexeï Navalny n'a pas manqué de faire réagir la classe politique française. Le président de la République, Emmanuel Macron, a exprimé sa "colère et son indignation". Il a tenu à saluer "l'engagement" et le "courage" de l'opposant de Vladimir Poutine. "Dans la Russie d'aujourd'hui, on met les esprits libres au goulag et on les y condamne à la mort", a-t-il réagi sur le réseau social X. "Pensées pour sa famille, ses proches et pour le peuple russe".

"Honneur à sa résistance"

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a estimé que "c'était une nouvelle tragique pour tous les défenseurs des droits humains et des libertés fondamentales". Après lui, Marine Le Pen a présenté ses condoléances à la famille de ce "militant politique engagé dans la défense de la démocratie". Une déclaration sobre de la part de la candidate à la présidentielle de 2022, Alexeï Navalny avait appelé à voter pour son adversaire, Emmanuel Macron, accusant le RN de compromission avec le président russe. 

Jean-Luc Mélenchon, qui avait qualifié Alexeï Navalny d'"opposant libéral lourdement marqué d'antisémitisme", a dénoncé "un crime", pointant également "la répression dont sont capables les autorités russes". "Honneur à sa résistance", a-t-il écrit sur X. La France insoumise dénonce "la répression systématique de l'opposition exercée en Russie" et à "la réalité du régime de Poutine", en appelant la France "à rester une terre d'asile pour les opposants politiques aujourd'hui emprisonnés en Russie". 

"La mort de Navalny est insupportable et doit tous nous mettre en colère, (il) devient aujourd'hui le symbole de la résistance à l'oppression que Vladimir Poutine exerce sur son peuple", a réagi de son côté sur X la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. "Une mort programmée, voulue et provoquée. "Ainsi finissent aujourd'hui, au vu et au su de tous, les opposants au dictateur", a estimé le chef du Modem François Bayrou. "Si on peut tuer un homme, on ne peut pas tuer ses idées", a pour sa part déclaré l'ancien Premier ministre Horizons et potentiel candidat pour 2027, Édouard Philippe. Pour le premier secrétaire du PS Olivier Faure, "Navalny est mort assassiné par un système qui n'autorise pas la contradiction".

Alexeï Navalny a "payé son courage de sa vie"

Cette disparition a aussi fait réagir la communauté internationale, qui pointe la responsabilité de l'État russe dans la mort d'Alexeï Navalny. Joe Biden s'est dit vendredi "scandalisé" par la mort de l'opposant russe Alexeï Navalny, une "voix puissante pour la vérité", et a affirmé que le président russe Vladimir "Poutine était responsable". "Nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé", a toutefois précisé le président américain lors d'une allocution à la Maison-Blanche. "Peu importe l'histoire qu'ils raconteront, soyons clair : la Russie est responsable", affirme la vice-présidente américaine, Kamala Harris. 

L'Union européenne tient "le régime russe" pour "seul responsable de la mort tragique" de l'opposant au Kremlin, a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel. Le chef de l'État ukrainien, Volodymyr Zelensky, a jugé que le président russe Vladimir Poutine devrait "rendre des comptes pour ses crimes" : "Il est évident qu'il a été tué, comme des milliers d'autres qui ont été torturés à mort à cause d'une seule personne : Poutine". 

Le chef de la diplomatie britannique David Cameron a averti vendredi que le président russe Vladimir Poutine devrait "rendre des comptes" pour la mort en prison d'Alexeï Navalny, rendant hommage au "courage" de l'opposant. Pour la Première ministre italienne, Georgia Meloni, "la mort d'Alexeï Navalny, durant sa détention, est une nouvelle triste page qui représente un nouvel avertissement pour la communauté internationale". Le chancelier allemand, Olaf Scholz, s'est dit "très attristé" et précise que Navalny a "payé son courage de sa vie". L'opposant russe "vient d'être brutalement assassiné par le Kremlin", a estimé vendredi le président letton, Edgars Rinkēvičs, sur le réseau social X.

Plusieurs opposants russes au Kremlin ont également réagi à la mort de Alexeï Navalny. Selon l'écrivain Boris Akounine, il est "devenu immortel" : "Il finira par enterrer Poutine". Le prix Nobel russe de la paix 2021, Dmitri Mouratov, a qualifié vendredi de "meurtre" et de "nouvelle effrayante" la mort de l'opposant Alexeï Navalny en prison. L'ancien champion du monde d'échecs, Garry Kasparov, a jugé que Vladimir Poutine avait "assassiné lentement et publiquement" son principal opposant "pour avoir dévoilé Poutine et sa mafia comme les escrocs et les voleurs qu'ils sont".

De son côté, le Kremlin a assuré vendredi que les accusations et critiques occidentales envers Moscou après la mort en prison du principal opposant russe Alexeï Navalny étaient "absolument inacceptables", tout en assurant ne pas savoir dans l'immédiat la cause du décès. "Il n'y a aucune information sur la cause du décès et pourtant de telles déclarations se succèdent (...) Nous considérons que de telles déclarations sont absolument inacceptables", a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine, cité par les agences de presse russes.