Au Liban, Carlos Ghosn est très soutenu par la population. 1:26
  • Copié
Nicolas Feldmann, édité par Margaux Baralon
À Beyrouth, où il a fui en début de semaine, Carlos Ghosn est très apprécié. Par ses amis, ses voisins mais aussi... ses anciens partenaires de bridge. Tous prennent pleinement parti pour l'ancien patron de Renault-Nissan qui a violé son assignation à résidence au Japon.
REPORTAGE

"On m'envoie des messages pour me dire qu'on va reprendre les parties de bridge avec Carlos." Pierre est ravi. Depuis une vingtaine d'années, il croisait Carlos Ghosn, doté de la double nationalité franco-libanaise, autour des tapis verts de son club de bridge de Beyrouth. La nouvelle de l'arrivée de l'homme d'affaires, qui a fui lundi le Japon, où il était assigné à résidence et attendait son procès, pour rejoindre le Liban, l'a enchanté. "Nous avons attendu jusqu'à maintenant impatiemment que notre Carlos rentre dans le pays."

Selon Pierre, Carlos Ghosn est aussi doué pour les affaires que pour les cartes. "Il est connu dans le monde dans le domaine du management. C'était devenu une légende du business. Pour le bridge aussi, c'était un joueur assez appliqué. Il aime le jeu, il a le bagage."

"Il va donner sa version des faits"

Michel, également partenaire de bridge de l'ancien patron automobile depuis 15 ans, confirme tout. Et prend fait et cause pour celui qui, au Japon, était sous le coup de quatre chefs d'accusation, notamment de corruption. "Pour l'instant, on n'a qu'un côté de l'histoire. Il va donner sa version des faits. C'est au monde de juger. Je veux que les gens, finalement, sachent la vérité. Qu'ils se fassent leur propre avis."

"Sa" vérité, Carlos Ghosn devrait la donner mercredi prochain, lorsqu'il s'exprimera publiquement pour la première fois depuis son évasion.