Crash d'un avion d'Ethiopian Airlines : aucun survivant, le Quai d'Orsay annonce neuf Français parmi les victimes

Ehtiopian Airlines crash, 1280, Michael TEWELDE / AFP
Aucune personne à bord de l'appareil n'a survécu au crash. © AFP
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avec AFP , modifié à
Ethiopian Airlines a confirmé dimanche la mort de 157 passagers et membres d'équipage dans l'accident d'un de ses appareils qui effectuait la liaison entre Addis Abeba et Nairobi. Selon un bilan révisé par le Quai d'Orsay, neuf Français ont péri dans le crash.

Un Boeing 737 d'Ethiopian Airlines, qui effectuait la liaison entre l'Éthiopie et le Kenya, s'est écrasé dimanche matin peu après son décollage. Les 157 personnes qui se trouvaient à bord, parmi lesquelles neuf Français, ont péri dans l'accident.

Les principales informations à retenir :

  • Les 157 passagers qui se trouvaient à bord sont tous morts
  • Neuf Français sont à déplorer parmi les victimes, selon un bilan mis à jour par le Quai d'Orsay
  • Le parquet de Paris annonce avoir ouvert une enquête

Ce que l'on sait du crash

Le vol ET302, censé relier Addis Abeba à Nairobi, a décollé à 8h38 (6h38 heure française). Six minutes plus tard, le contact avec l'appareil a été rompu. Selon le PDG de la compagnie aérienne Ethiopian Airlines, Tewolde GebreMariam, lors d'une conférence de presse dimanche matin, "le pilote a mentionné, quelques instants auparavant, qu'il avait des difficultés et qu'il voulait rentrer". Il a eu "l'autorisation" de faire demi-tour et de repartir vers l'aéroport international Bole d'Addis Abeba, où les conditions météorologiques étaient bonnes dimanche matin.

L'appareil, qui devait atterrir à Nairobi vers 10h30 (8h30 heure française), s'est écrasé dans la région de Bishoftu, à une soixantaine de kilomètres au sud d'Addis Abeba. Selon un témoin interrogé par l'AFP, Tegegn Dechasa, "l'avion était déjà en feu lorsqu'il s'est écrasé au sol".

En s'écrasant, l'avion a creusé un impressionnant cratère, labourant la terre sur des dizaines de mètres de longueur. L'avion s'est semble-t-il désintégré à l'impact : on ne distinguait plus la forme de l'appareil mais seulement des morceaux de carlingue éparpillés au sol, au milieux d'effets personnels.

"Le PDG du groupe, qui est actuellement sur le site de l'accident, a le regret de confirmer qu'il n'y a pas de survivant", a indiqué Ethiopian Airlines. Le communiqué est accompagné d'une photo du PDG au milieu du cratère de terre retournée.

Ce que l'on sait des victimes

L'accident a causé "la mort de tous les 149 passagers et 8 membres d'équipage" à bord de l'avion, a annoncé le média d'État éthiopien Fana Broadcasting Corporate, citant la compagnie aérienne. Neuf Français figurent parmi les victimes et 35 nationalités étaient représentées à bord, a fait savoir le président de la compagnie. Ont été notamment dénombrés 32 Kényans, 18 Canadiens, 9 Éthiopiens, 8 Italiens, 8 Chinois, 8 Américains, 7 Britanniques, 6 Égyptiens, 5 Allemands et 4 Indiens. Selon une source onusienne, le crash aurait causé la mort d'au moins une douzaine de personnes affiliées à l'ONU.

Neuf victimes françaises. Selon un nouveau bilan communiqué par le ministère des Affaires étrangères, neuf Français font partie des victimes. La compagnie aérienne annonçait initialement sept morts français.

En milieu d'après-midi, Emmanuel Macron a confirmé la mort des Français. Sur Twitter, il a adressé ses "sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes du vol d'Ethiopian Airlines." Le parquet de Paris a annoncé en début de soirée avoir ouvert une enquête.

Le Ministère des Affaires étrangères a ouvert une cellule de crise. Elle peut être contactée au 01.43.17.51.00.

Ethiopian Airlines a indiqué qu'elle allait envoyer du personnel sur le lieu de l'accident afin de "faire tout son possible pour aider les services de secours d'urgence". La compagnie a par ailleurs ouvert un centre d'information des passagers et un numéro de téléphone pour les proches des personnes susceptibles d'avoir été à bord de l'avion.

Les détails concernant l'identité des passagers commencent à émerger, dimanche après-midi. Un député slovaque, Anton Hrnko a ainsi perdu sa famille. "C'est avec une infinie tristesse que j'annonce que ma chère épouse, Blanka, mon fils Martin et ma fille Michala ont péri dans la tragédie aérienne à Addis Abeba ce matin", a écrit l'élu sur son compte Facebook.

Un responsable de la fédération kényane de football, Hussein Swale, et un archéologue italien et conseiller à la culture de la région Sicile, Sebastiano Tusa, font partie des morts. Parmi les huit Chinois décédés figurent des touristes, des employés de sociétés installées à l'étranger et un membre du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), dont le siège est à Nairobi.

Ce que l'on sait de l'avion

Le Boeing 737-800 MAX qui s'est écrasé était un appareil récent livré courant 2018 à la compagnie. Pour ce type d'appareil, il s'agit là du deuxième crash en cinq mois, après celui d'un avion de la compagnie Lion Air, qui s'est abîmé au large de l'Indonésie le 29 octobre et qui avait causé la mort de 189 passagers et membres d'équipage. Cet avion à destination de Pangkal Pinang avait plongé une dizaine de minutes après avoir décollé de Djakarta. 

Europe 1 a contacté un expert en aéronautique, Xavier Tytelman, de la société CGI. Comme nombre de ses collègues, il est troublé par les analogies entre ces deux catastrophes aériennes. "Un avion moderne, récent, entretenu, qui a ce type d'accident à deux reprises à quelques mois d'intervalle… Clairement, on a là quelque chose d'étonnant", commente-t-il.

"Tout le monde pointe du doigt Boeing, et notamment le nouveau système qui permet de compenser une descente. Cette technologie était censée être totalement transparente pour les pilotes, qui n'ont pas eu de formation supplémentaire. C'était même un argument de vente pour Boeing, qui leur disait : 'vous pouvez passer de l'ancien modèle Boeing 737 au nouveau, sans même avoir besoin de faire un simulateur de vol.' Or là, il se trouve qu'un système nouveau, qui peut-être ne fonctionne pas correctement, et les pilotes n'ont pas été informés du fonctionnement de ce système et de la manière de l'arrêter", dénonce l'expert.