Un an après, des réfugiés afghans retrouvent leur fils qu’ils croyaient mort

Des réfugiés sur l'île grecque de Lesbos, le 2 mars 2016. (photo d'illustration)
Des réfugiés sur l'île grecque de Lesbos, le 2 mars 2016. (photo d'illustration) © ARIS MESSINIS / AFP
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M.S.
La famille Rabani a perdu son fils pendant sa fuite d’Afghanistan. Aujourd’hui installée en Allemagne, elle l’a retrouvé sain et sauf au bout d’un an.

Une mère et un père serrent dans leurs bras leur fils de dix ans à l’aéroport de Hanovre, dans le nord de l’Allemagne. Une scène ordinaire de retrouvailles après des vacances ? Pas tout à fait. Ce couple de réfugiés afghans, installé dans un village de Basse-Saxe depuis 2015, a perdu le jeune Mahdi lors de son long exil vers l’Europe, alors qu’il s’apprêtait à passer en Grèce.

Le Süddeutsche Zeitung rapporte comment la famille Rabani a cru Mahdi mort pendant un an et l’a retrouvé grâce à la ténacité d’un membre de la Croix-Rouge. "Ce sentiment est indescriptible", s’émeut la mère de l'enfant. "Cette période a été très dure pour nous", renchérit son père. "Comment se sent-on quand on a perdu un enfant et qu’on croit qu’il est mort ?"

Disparition entre la Turquie et la Grèce. Tout commence début 2015 en Turquie, alors que la famille Rabani attend dans une forêt de prendre un bateau qui doit l’emmener sur l’île grecque de Lesbos. Le jeune garçon se perd dans la foule, ses parents et son petit frère l’attendent en vain. Plusieurs bateaux sombrent au cours de la traversée et les Rabani s’attendent au pire. Ils refont même le passage dans l’autre sens pour rechercher Mahdi en Turquie, sans succès, puis se décident à partir pour de bon en Allemagne.

L’aide d’un membre de la Croix-Rouge. C’est là-bas qu’ils rencontrent Rani Hijazi, un Libanais qui travaille à la Croix-Rouge et qui est touché par leur histoire. "Je suis moi-même un enfant de réfugiés et je sais ce que la famille a subi", raconte-t-il lundi à Bild. Le jeune homme se met alors à la recherche de Mahdi et, après des mois d’investigations, finit par retrouve sa trace en Suisse. Car Ibrahim et Schokria Rabani ne le savent pas encore, mais leur fils aîné a été recueilli par d’autres Afghans qui l’ont emmené avec eux en Suisse, dans le canton de Berne.

Le petit garçon est arrivé lundi sain et sauf à Hanovre. Et son père de conclure : "C’est comme un nouveau départ pour notre famille !". Mahdi a désormais rejoint ses parents dans le village verdoyant de Bad Bodenteich, où il sera bientôt inscrit à l’école et au club de foot.