Zelensky ONU 1:24
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle salve de sanctions "dévastatrices" contre la Russie, accusée de crimes de guerre, tandis que l'Ukraine appelait les populations civiles à évacuer l'est de son territoire, désormais cible prioritaire du Kremlin. Europe 1 fait le point sur la situation au soir du 42e jour de l'invasion du pays par la Russie.
L'ESSENTIEL

L'Ukraine a appelé les populations civiles à évacuer l'est de son territoire, désormais cible prioritaire du Kremlin, au 42e jour de l'invasion russe. Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle salve de sanctions "dévastatrices" contre la Russie, accusée de crimes de guerre. Ces nouvelles mesures américaines, en réponse aux "atrocités" commises en Ukraine, interdisent "tout nouvel investissement" en Russie et vont appliquer les contraintes les plus sévères possibles aux grandes banques russes Sberbank et Alfa Bank, ainsi qu'à plusieurs importantes entreprises publiques. Elles visent également les filles du président russe Vladimir Poutine.

Les principales informations :

- Kiev a appelé les habitants de l'est de l'Ukraine à évacuer

- de nouvelles sanctions américaines

- Poutine réagit face aux atrocités de Boutcha

Des "crimes de guerre majeurs", estime Biden

Le président américain Joe Biden a dénoncé mercredi des "crimes de guerre majeurs" en évoquant les "corps laissés dans les rues après le retrait des Russes" et les "civils exécutés de sang-froid" à Boutcha, à côté de Kiev. Le président russe Vladimir Poutine avait auparavant qualifié de "provocation grossière et cynique" des autorités ukrainiennes la découverte de ces cadavres.

Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la Russie bloque l'accès humanitaire à Marioupol (sud-est) pour dissimuler les "milliers" de victimes de cette ville assiégée. Vladimir Poutine n'a pas renoncé à sa volonté de s'emparer de toute l'Ukraine et la guerre risque de durer "des mois, voire des années", a averti de son côté le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

L'Est de l'Ukraine sous pression

Kiev a appelé mercredi les habitants de l'Est de l'Ukraine à évacuer la région "maintenant", sur fond de craintes d'une offensive majeure et meurtrière de l'armée russe sur le Donbass, désormais la cible prioritaire du Kremlin. Des obus et des roquettes s'abattaient mercredi à intervalles réguliers sur Severodonetsk, la ville la plus à l'Est tenue par l'armée ukrainienne, près de la ligne de front avec les territoires séparatistes prorusses. À Vougledar, ville de 15.000 habitants à 50 kilomètres au sud-ouest de Donetsk, deux civils ont été tués et cinq blessés dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide, selon le gouverneur de la région.

Des mois, des années de guerre

Le président russe Vladimir Poutine n'a pas renoncé à sa volonté de s'emparer de toute l'Ukraine et la guerre risque de durer "des mois, voire des années", a averti mercredi le secrétaire général de l'Otan. "Nous devons être réalistes. La guerre peut durer longtemps, plusieurs mois, voire des années. Et c'est la raison pour laquelle nous devons également être préparés à un long parcours, à la fois en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, le maintien des sanctions et le renforcement de nos défenses", a déclaré Jens Stoltenberg.

De nouvelles sanctions américaines

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières qu'ils qualifient de "dévastatrices" contre la Russie, visant les grandes banques et les enfants de Vladimir Poutine.

Orban face à Poutine

Le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban a annoncé mercredi s'être entretenu avec le président russe Vladimir Poutine, dont il est proche, et lui avoir "proposé" de "déclarer un cessez-le feu immédiat". Il a ajouté l'avoir invité à venir à Budapest pour des discussions avec les dirigeants ukrainien, français et allemand. "Il a dit oui, mais avec des conditions", a-t-il précisé, sans donner plus de détails.

Par ailleurs, la Hongrie s'est dite prête mercredi à payer le gaz russe en roubles si besoin, à rebours des autres pays de l'Union européenne qui ont refusé la demande de Moscou.

L'économie russe se fissure

Plusieurs semaines après des salves de sanctions allant crescendo depuis le début de l'offensive, les effets commencent désormais à se faire sentir. Le ministère des Finances russe a annoncé mercredi avoir réglé en roubles une dette en dollars suite au refus d'une banque étrangère d'effectuer le paiement en dollars, ce qui l'expose à un risque de défaut.

Autre chiffre choc du jour, les ventes de voitures neuves se sont effondrées de 62,9% en mars sur un an, symbole de tout un secteur mis aux abois, les Occidentaux ayant notamment banni les exportations vers la Russie de pièces détachées.

Poutine réagit aux atrocités commises à Boutcha

Le président Vladimir Poutine a qualifié mercredi de "provocation grossière et cynique" des autorités ukrainiennes la découverte de cadavres de civils dans la ville de Boutcha, près de Kiev, après le retrait des forces de Moscou. Il s'agit de la première réaction du président russe sur cette affaire qui suscite une indignation internationale. La Chine a évoqué mercredi des images "profondément dérangeantes", tout en se refusant à incriminer la Russie. Quant au Premier ministre britannique Boris Johnson, il a estimé que les morts de civils en Ukraine, attribuées à l'armée russe, "ne semblent pas loin du génocide".

La Finlande saisit des œuvres d'art russes

Les autorités finlandaises ont annoncé mercredi avoir saisi plusieurs œuvres d'art de musées russes transitant dans le pays nordique dans le cadre des sanctions européennes contre Moscou, d'une valeur dépassant les 40 millions d'euros.