Tweets xénophobes : Trump persiste et signe, les démocrates répliquent

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avec AFP
Les quatre élues démocrates issues de minorités attaquées par Donald Trump dans une série de tweets xénophobes ont répondu lundi au président américain lors d'une conférence de presse commune à Washington.

Les violentes attaques de Donald Trump contre quatre élues démocrates issues de minorités ont suscité lundi des réactions indignées jusque dans son propre camp, au sein duquel des responsables l'ont appelé à s'excuser pour ses tweets "racistes".

A l'approche de la présidentielle de novembre 2020, le milliardaire semble plus déterminé que jamais à souffler sur les braises des tensions raciales pour galvaniser sa base électorale - très majoritairement blanche -, mais aussi à alimenter les divisions chez ses adversaires politiques. Après après conseillé ce week-end aux quatre élues de "retourner" dans leur pays d'origine, le président américain a intensifié lundi ses attaques, les accusant de "haïr" l'Amérique. "Si vous n'êtes pas heureuses ici, vous pouvez partir !", a-t-il lancé depuis les jardins de la Maison Blanche.

Les républicains condamnent ces propos à "connotation raciste (...) inacceptables"

Lors d'une conférence de presse commune, les quatre femmes visées - Alexandria Ocasio-Cortez (New York), Ilhan Omar (Minnesota), Ayanna Pressley (Massachusetts) et Rashida Tlaib (Michigan) - ont vivement répliqué.
"On ne nous fera pas taire", a affirmé l'élue noire Ayanna Pressley, tout en appelant les Américains à "ne pas mordre à l'hameçon" et se laisser prendre par cette surenchère visant d'abord selon elle à détourner l'attention des problèmes touchant la population.

"Est-ce que cela vous dérange que nombre de gens trouvent vos tweets racistes ?", a demandé lundi un journaliste à Donald Trump. "Cela ne me dérange pas car beaucoup de gens sont d'accord avec moi", a-t-il répondu.
Rompant avec le silence initial des élus républicains, la sénatrice du Maine Susan Collins a appelé le président milliardaire à revenir sur ses propos. "Le tweet du président dans lequel il disait que des élues du Congrès devraient retourner d'où elles viennent était totalement déplacé et devrait être retiré", a-t-elle déclaré.

Peu après, le sénateur noir républicain de Caroline du Sud Tim Scott lui a emboîté le pas, dénonçant des propos à "connotation raciste (...) inacceptables". L'élu de l'Ohio Mike Turner a lui appelé le président à "s'excuser" pour ces tweets "racistes". Mitt Romney, ancien candidat du "Grand Old Party" à la Maison Blanche, a qualifié les propos du président de "destructeurs et dégradants".