Trump fait "une peur bleue" au chef de la police de New York

© MOLLY RILEY / AFP
  • Copié
avec AFP
Le candidat républicain fait "une peur bleue" au chef de la police de New York. 

Le candidat républicain Donald Trump fait "une peur bleue" au chef de la police de New York, William Bratton, a déclaré mercredi celui qui va quitter le service public mi-septembre pour rejoindre un cabinet de conseil.

"Une peur, une peur bleue". "M. Trump me fait peur, une peur bleue, pour être honnête avec vous", a déclaré, lors d'un entretien à la chaîne CBS, William Bratton, qui est peut-être le policier le plus respecté des Etats-Unis. Le futur consultant pour le cabinet de conseil en stratégie Teneo a la particularité d'avoir dirigé la police de trois grandes villes américaines: Boston, New York et Los Angeles. Le policier de 68 ans s'inquiète notamment "du manque de profondeur (d'analyse de Donald Trump) sur les (grands) sujets" et de sa propension à "dégainer" sans réfléchir. "Je regarde toute cette campagne et je hoche la tête", a-t-il ajouté. "Cela interpelle."

"Je suis sans voix". "Je ne comprends pas le soutien dont il bénéficie", a expliqué William Bratton au sujet de l'homme d'affaires new-yorkais. "En tant que vétéran (il a intégré l'armée trois ans et est allé au Vietnam), je suis sans voix quand je vois que les associations de vétérans sont sous son charme", a-t-il dit au sujet d'un homme qu'il dit avoir côtoyé en plusieurs occasions. Alors que l'une des présentatrices de l'émission "CBS This Morning" semblait le mettre en garde au sujet d'une éventuelle réaction de Donald Trump à ses critiques, William Bratton s'est montré flegmatique. "Un dur ? Je me demande s'il a déjà pris un coup dans sa vie", s'est-il amusé.

"Je suis toujours étonné quand des gens sont présentés ou se définissent eux-mêmes comme des durs", a-t-il ajouté. "C'est facile d'être dur. C'est beaucoup plus difficile d'être souple et compréhensif lorsque c'est nécessaire."William Bratton a aussi regretté la réaction de Donald Trump aux critiques de Khizr Khan, père d'un soldat américain musulman tué au combat en 2004. "Il n'y a pas de compassion", a commenté le chef de la police new-yorkaise. "Il n'est question que de lui et jamais de personne d'autre."