Trump débarque en Pologne pour fustiger l'Europe

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© Wojtek Radwanski / AFP
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Jean-Sébastien Soldaïni, édité par R.Da. , modifié à
À l'occasion de sa tournée européenne, le président américain devrait s'appuyer sur le gouvernement conservateur de la Pologne et la crise migratoire pour cibler les faiblesses de l'UE.

Donald Trump entame sa tournée européenne en Pologne. Avant de se rendre à Hambourg pour assister au G20, le président américain a atterri mercredi soir à Varsovie, entamant ainsi une visite de quatre jours par un pays proaméricain. Donald Trump ne devrait pas manquer de recevoir un accueil chaleureux des conservateurs au pouvoir en Pologne. Et le Commander in chief pourrait surtout en profiter pour jouer, dans ses prises de paroles, sur la fracture de l’Union européenne.

Une photo réussie. La consigne de Donald Trump à ses équipes aurait été ferme : "Trouvez-moi un pays où je serai bien accueilli". La Pologne remplit les critères avec les relents populistes qui agitent la classe politique et la société polonaise face à la crise migratoire, mais aussi une défiance qui s'est installée vis-à-vis de l'Europe. "Après son voyage désastreux à Bruxelles et Taormina [lors du dernier G7 en Italie, ndlr], des images souriantes avec des dirigeants européens et des foules applaudissant son discours pourraient aider Trump à réparer son image chez lui", estime ainsi Piotr Buras du Conseil européen des relations extérieures, think-tank pan-européen.

Le couple franco-allemand dans le viseur. Et certains Polonais, en effet, attendent avec impatience le discours du locataire de la Maison-Blanche. "Le gouvernement polonais n'aime pas trop les Allemands et l'Europe. Donald Trump va le dire, et désigner les ennemis et les intérêts communs", explique Yola, une jeune femme croisée dans les rues de Varsovie. Son compagnon, Artur, abonde dans le même sens : "Il va dire des choses qui ne vont pas plaire à l'Allemagne, notamment que les pays de l'Europe de l'Ouest doivent plus participer au financement de l'Otan".

" Beaucoup de Polonais sont prêts à renoncer à l'Europe pour ne plus avoir de migrants "

Devant le monument de l'Insurrection où Donald Trump prononcera jeudi son discours, Andrej cherche déjà le meilleur emplacement pour y assister. Il s'attend surtout à des critiques sur l'accueil des réfugiés en Europe : "Il vient pour faire la leçon aux leaders français et allemands. Ici, nous n'avons pas d'immigrés, et comme Trump ne les aime pas, il va mettre en valeur la Pologne, en faire un exemple pour l'Europe. Il va dire qu'il faut arrêter l'afflux de réfugiés. Beaucoup de Polonais sont prêts à renoncer à l'Europe pour ne plus avoir de migrants", assure-t-il auprès d'Europe 1.

En marge de cette visite, Donald Trump sera aussi l'invité jeudi matin d'un sommet de douze pays, une alliance portée par la Pologne pour faire contre-poids au couple franco-allemand.