Travail détaché : la directive est "une trahison" de l'esprit européen, selon Macron

Aux côtés du chancelier autrichien Christian Kern, Emmanuel Macron a souligné que l'Autriche et la France avaient un "parfait alignement" de vues dans ce dossier.
Aux côtés du chancelier autrichien Christian Kern, Emmanuel Macron a souligné que l'Autriche et la France avaient un "parfait alignement" de vues dans ce dossier.
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avec agences , modifié à
En visite officielle en Autriche, Emmanuel Macron a jugé qu'en l'état, la directive favorisait le dumping social au profit des pays d'Europe orientale. 

La directive européenne sur le travail détaché telle qu'elle est appliquée aujourd'hui est "une trahison de l'esprit européen dans ses fondamentaux", a lancé mercredi le président français Emmanuel Macron à Salzbourg, en Autriche, au premier jour d'une mini-tournée européenne pour promouvoir un durcissement du texte.

Dans une déclaration aux côtés du chancelier autrichien Christian Kern, il a souligné que les deux pays avaient un "parfait alignement" de vues dans ce dossier, Paris et Vienne jugeant que la directive favorise le dumping social au profit des pays d'Europe orientale. "Le marché unique européen et la libre circulation des travailleurs n'a pas pour but de favoriser les pays qui font la promotion du moindre droit social", a souligné Emmanuel Macron, "et c'est ce qui, dans nos pays, nourrit le populisme et érode la confiance dans le projet européen". 

Une directive datant de 1996. Une rencontre avec les dirigeants tchèque et slovaque était prévue en fin d'après-midi dans la ville autrichienne. Le président français, qui avait fait du travail détaché un thème de campagne électorale et qui est soutenu sur ce point par l'Allemagne, espère convaincre suffisamment de pays, notamment à l'Est, pour obtenir la majorité sur la réforme de la directive lors d'une réunion européenne le 23 octobre. Il se rendra jeudi et vendredi en Roumanie et en Bulgarie.

Datant de 1996, la directive permet à une entreprise de l'UE d'envoyer temporairement dans d'autres pays de l'Union ses salariés mais en continuant à payer les cotisations sociales dans le pays d'origine.

Réformer l'UE et la zone euro. Emmanuel Macron a également confirmé mercredi ses priorités pour l'avenir de l'Union européenne et de la zone euro, citant l'objectif de parvenir à la création d'un budget et d'un Parlement de la zone euro, une fondation sociale et une harmonisation fiscale.

Le président français a sur ces sujets fait état d'une "communauté de vue" avec l'Autriche et confirmé que des propositions en ce sens seraient faites d'ici fin 2017.