Zone euro : Merkel et Macron prêts à un changement de traité européen si nécessaire

Aux côtés de la chancelière allemande lundi, le nouveau président de la République a appelé à une "refondation historique" de l'Europe.
Aux côtés de la chancelière allemande lundi, le nouveau président de la République a appelé à une "refondation historique" de l'Europe. © AFP
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avec agences , modifié à
Pour sa première visite officielle en tant que chef de l'État à Berlin, Emmanuel Macron a appelé lundi à une "refondation historique" de l'Europe.

Pour sa première visite officielle en tant que chef de l'État à Berlin, Emmanuel Macron a appelé lundi, aux côtés de la chancelière allemande Angela Merkel, à une "refondation historique" de l'Europe. Le couple franco-allemand souhaite une "nouvelle dynamique" qui sera symbolisée en juillet par un conseil des ministres franco-allemand.

Les principales infos à retenir : 

- Angela Merkel et Emmanuel Macron n'ont pas exclu l'idée de réformer le fonctionnement de la zone euro

- Le président français s'est dit opposé à une mutualisation des "dettes du passé" entre pays de la zone euro

- La directive sur les travailleurs détachés devrait faire l'objet d'une réflexion commune du couple franco-allemand

Pas de "tabou" sur le changement des traités. La chancelière Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron se sont dits ouverts à l'idée d'un changement des traités européens pour notamment réformer le fonctionnement de la zone euro. "Du point de vue allemand, il est possible de changer les traités si cela fait sens", a déclaré à la presse Angela Merkel à Berlin, tandis que le chef de l'État français a souligné, à ses côtés, qu'il n'aurait "pas de tabou" à l'égard de cette idée.

Emmanuel Macron appelle de ses vœux à terme un tel changement de traité depuis longtemps, en particulier pour réformer le fonctionnement de la zone euro. Mais Berlin s'est montré jusqu'ici très réservé. Le souvenir du rejet en France du projet de Constitution européenne en 2005 a laissé de mauvais souvenir et la perspective de devoir fait valider un nouveau changement de traité par ratification dans tous les pays européens suscite des réticences. Les propos de la chancelière, tout en restant prudents, constituent un geste et une marque d'ouverture à l'égard du nouveau président français.

Sur la même ligne que Berlin. Le président français s'est opposé par ailleurs à une mutualisation des "dettes du passé" entre pays de la zone euro, mais s'est montré en revanche ouvert à un tel mécanisme pour des projets d'avenir, lors d'une visite à Berlin. "Je ne suis pas un promoteur de la mutualisation des dettes du passé" dans la zone euro, a dit Emmanuel Macron à la presse après un entretien avec Angela Merkel alors que ce sujet suscite l'opposition de l'Allemagne, tout en soulignant qu'une réflexion devait s'engager pour le financement de projets d'avenir.

Un conseil des ministres prévu en juillet. "Je serai toujours un partenaire franc, direct et constructif", a encore assuré Emmanuel Macron, jugeant que les succès de la France, de l'Allemagne et de l'Europe étaient indissociables. Parmi les sujets de court terme, ils ont cité la révision de la directive sur les travailleurs détachés, un sujet très présent dans la campagne présidentielle, un droit d'asile commun pour les réfugiés et le travail sur la politique commerciale.

Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité pour la France de mener des réformes économiques et sociales, non parce que l'Allemagne le demande mais parce que la France en a besoin. France et Allemagne organiseront en juillet un conseil des ministres commun pour avancer sur l'ensemble de ces sujets.