Tony Blair et Theresa May s'écharpent publiquement sur le Brexit

"Si (les députés) ne peuvent pas se mettre d'accord, ce qui est logique est de redonner la voix au peuple", argumente Tony Blair.
"Si (les députés) ne peuvent pas se mettre d'accord, ce qui est logique est de redonner la voix au peuple", argumente Tony Blair. © DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP
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avec AFP
La Première ministre britannique a accusé l'ancien chef de gouvernement travailliste Tony Blair d' "insulter" le peuple britannique en appelant à un second référendum.

Dans une rare dispute publique, dimanche, la Première ministre britannique Theresa May a accusé l'ancien chef de gouvernement travailliste Tony Blair de chercher à "saper" le Brexit en appelant à un second référendum. En retour, Tony Blair l'a accusé d'être "irresponsable", 

"Une insulte envers le poste qu'il a occupé". "Le fait pour Tony Blair d'aller à Bruxelles et de chercher à saper nos négociations en plaidant pour un deuxième référendum est une insulte envers le poste qu'il a occupé et le peuple qu'il a servi", fustige la Première ministre, dans une déclaration transmise aux médias samedi soir. "Nous ne pouvons pas, comme il le ferait, abdiquer la responsabilité de cette décision", ajoute Theresa May, qui a maintes fois rejeté l'option d'un second référendum sur le Brexit, défendue par plusieurs partis d'opposition, une partie du Labour, et des personnalités.

"Convaincre de force les députés", c'est "irresponsable". "Ce qui est irresponsable, c'est d'essayer de convaincre de force les députés d'accepter un accord qu'ils considèrent franchement comme mauvais en menaçant de quitter l'Union européenne sans accord, s'ils ne suivent pas la ligne", a riposté Tony Blair, via le compte Twitter de son cercle de réflexion, Tony Blair Institute.

"Ni le peuple, ni le Parlement ne s'unira derrière l'accord". Theresa May dit "se battre pour un bon accord pour le Royaume-Uni". Elle a obtenu un accord avec l'Union européenne après 17 mois de négociations difficiles, mais souhaite encore des "garanties" pour convaincre les députés britanniques, très divisés, de voter le texte. Mais Tony Blair, opposé au Brexit, considère que "ni le peuple, ni le Parlement ne s'unira derrière l'accord de la Première ministre".

Il préconise que le Parlement vote sur différentes options, dont l'accord négocié par Theresa May. "Si (les députés) ne peuvent pas se mettre d'accord, ce qui est logique est de redonner la voix au peuple", argumente Tony Blair.
Il s'est exprimé sur le sujet à Londres vendredi, alors que Theresa May rencontrait les dirigeants européens à Bruxelles.

Plusieurs membres du gouvernement œuvreraient pour un second référendum ? Selon certains médias britanniques, plusieurs membres du gouvernement, dont le numéro 2, David Lidington, œuvreraient en coulisses pour un second référendum. Le chef de cabinet de Theresa May, Gavin Barwell, a démenti dimanche sur Twitter ces rumeurs, tandis que David Lidington a renvoyé à ses déclarations au Parlement mardi, lorsqu'il avait déclaré que le résultat d'un second référendum "serait certainement une source de divisions et ne pourrait garantir de mettre définitivement fin au débat".