Sida, Corée du Nord, immigration... ce qu'a dit Trump dans son discours sur l'état de l'Union

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Face au Congrès réuni au grand complet, le président américain Donald Trump s'est posé mardi en rassembleur. © MANDEL NGAN / AFP
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avec AFP , modifié à
Mardi, le président américain a prononcé son très attendu discours sur l'état de l'Union devant le Congrès. Malgré la crise politique actuelle, il a tenté de se poser en rassembleur. 

Face au Congrès réuni au grand complet, le président américain Donald Trump s'est posé mardi en rassembleur, mais les tensions politiques à Washington, alimentées par ses propos enflammés sur l'immigration, ont rendu l'exercice périlleux.

Pour ce traditionnel discours sur "l'état de l'Union", le tempétueux président américain a multiplié les appels au compromis dans une allocution à la tonalité plutôt sobre, à l'exception d'un long passage sur la sécurité à la frontière avec le Mexique, conclu sur la promesse que le mur serait bel et bien construit.

Faire disparaître le Sida des Etats-Unis d'ici 2030

Donald Trump a annoncé devant le Congrès vouloir mettre fin à l'épidémie de sida aux Etats-Unis avant 2030, une annonce accueillie positivement par les associations et les experts qui attendent toutefois les détails du plan présidentiel. "Mon budget demandera aux démocrates et aux républicains de dégager les moyens nécessaires pour éliminer l'épidémie de VIH aux Etats-Unis d'ici 10 ans. Ensemble, nous vaincrons le sida en Amérique et au-delà", a déclaré le président républicain.

Réduire à zéro le nombre annuel de nouvelles infections requerrait une impressionnante accélération des efforts en cours : 38.000 personnes ont été contaminées par le virus de l'immuno-déficience humaine (VIH) aux Etats-Unis en 2017. Mais le but n'est pas jugé farfelu. Une coalition d'organisations anti-sida avait affiché l'objectif "ambitieux" d'une fin de l'épidémie d'ici 2025, dans un document publié à l'automne dernier.

Déterminé à construire un mur à la frontière mexicaine

Le président américain a appelé les élus du Congrès à travailler ensemble sur le sujet très sensible de l'immigration, en assurant que seul un mur frontalier anti-immmigration clandestine garantirait la sécurité des Etats-Unis. Évoquant ce projet phare pour lequel il a tant de mal à réunir un budget de financement, Donald Trump a déclaré dans son discours sur l'état de l'Union : "tout simplement, les murs fonctionnent et les murs sauvent des vies. Donc travaillons ensemble à un compromis, et parvenons à un accord qui rendra vraiment l'Amérique sûre". L'ancien magnat de l'immobilier a martelé sa détermination à édifier un mur à la frontière mexicaine : "je vais le construire". 

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Non aux "enquêtes partisanes", oui au "compromis" entre républicains et démocrates.

Républicains et démocrates doivent travailler pour trouver un "compromis", a estimé Donald Trump. Il a dénoncé les enquêtes "partisanes" en référence à la tentaculaire enquête russe qui empoisonne son mandat. "Nous devons rejeter les politiques de vengeance et de représailles et embrasser le potentiel sans bornes de la coopération, du compromis et du bien commun", a déclaré Donald Trump devant le Congrès. "Ensemble, nous pouvons rompre avec des décennies d'impasse politique. Nous pouvons surmonter les vieilles divisions, guérir les vieilles blessures, bâtir de nouvelles coalitions, élaborer de nouvelles solutions et libérer la promesse extraordinaire de l'avenir de l'Amérique. C'est à nous de prendre la décision", a-t-il ajouté.

Donald Trump s'en est ensuite pris à l'enquête du procureur spécial Robert Mueller, dont un volet porte sur des soupçons de collusion entre la Russie et l'équipe de campagne du candidat républicain lors de la présidentielle de 2016. "Un miracle économique est en train de se produire aux Etats-Unis, et les seules choses pouvant l'arrêter sont les guerres idiotes, la politique, ou les enquêtes ridicules et partisanes", a déclaré Donald Trump, qui qualifie régulièrement l'enquête russe de "chasse aux sorcières". "Si on veut avoir la paix et la loi, on ne peut pas avoir de guerre et d'enquête", a-t-il poursuivi. "Nous devons être unis dans notre pays pour vaincre nos adversaires à l'étranger".

Une rencontre avec Kim Jong Un fin février au Vietnam

Le chef d'Etat américain a annoncé qu'il rencontrerait le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un les 27 et 28 février au Vietnam afin de poursuivre les négociations sur le désarmement nucléaire de la Corée du Nord. "Dans le cadre de notre diplomatie audacieuse, nous continuons notre effort historique pour la paix dans la péninsule coréenne", a-t-il déclaré lors de son discours sur l'état de l'Union devant le Congrès, en officialisant la date et le lieu de ce second tête-à-tête après le sommet historique entre les deux hommes le 12 juin 2018 à Singapour.

Donald Trump s'est félicité des progrès accomplis depuis la détente entamée l'année dernière, assurant que s'il n'avait pas été élu président, les Etats-Unis seraient "maintenant dans une guerre majeure avec la Corée du Nord". "Nos otages sont revenus à la maison, les essais nucléaires ont cessé et il n'y a pas eu de lancement de missiles depuis 15 mois", a-t-il dit. "Il reste beaucoup de travail à faire mais ma relation avec Kim Jong Un est bonne", a-t-il ajouté.

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Que la Chine cesse de "voler les emplois des Américains"

Si Donald Trump a donné un bon point à la Corée du Nord, La Chine, elle, a eu droit à un tacle. Le président américain a averti Pékin qu'il ne pourrait plus "voler les emplois et la richesse des Américains" et exigé des "changements structurels" pour mettre fin à ses pratiques commerciales "injustes". "J'ai beaucoup de respect pour le président Xi et nous travaillons à un nouvel accord commercial avec la Chine, mais il doit inclure des changements structurels réels pour mettre fin aux pratiques commerciales injustes, réduire notre déficit chronique et protéger les emplois américains", a lancé le président américain, qui a déclenché une véritable guerre commerciale contre la Chine pour l'amener à la table des négociations.

Donald Trump et son homologue Xi Jinping ont conclu une trêve de 90 jours lors de leur sommet à Buenos Aires le 1er décembre. Des négociations se tiennent depuis sur le rééquilibrage de la balance commerciale en faveur des Etats-Unis, mais aussi sur le respect de la propriété intellectuelle ou encore le transfert forcé de technologie.