"Shutdown" : Trump mis en échec au Sénat, les négociations reprennent

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Donald Trump a aussi perdu un premier duel en étant contraint de repousser son discours sur l'état de l'Union. © MANDEL NGAN / AFP
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avec AFP
Le "shutdown" continuait vendredi après le rejet vendredi de deux propositions républicaine et démocrate au Sénat. 

Après de longues semaines de surplace, les négociations ont finalement repris aux Etats-Unis entre démocrates et républicains, et devraient se poursuivre vendredi afin de trouver une solution temporaire au "shutdown" le plus long de l'histoire américaine. Jeudi, un plan proposé par Donald Trump et une contre-proposition démocrate pour sortir de l'impasse budgétaire ne sont pas parvenus à réunir suffisamment de voix au Sénat.  Depuis plus d'un mois, les parlementaires et le président républicain butent sur la même pierre d'achoppement : le mur que Donald Trump veut construire à la frontière avec le Mexique pour lutter contre l'immigration clandestine. 

Le palier inatteignable de 60 voix. Le texte républicain soumis à un premier vote de procédure jeudi aurait permis de financer le gouvernement jusqu'en septembre et comprenait l'enveloppe pour le mur. Les républicains sont majoritaires au Sénat. Mais avec 53 sièges sur 100, ils avaient besoin de démocrates pour atteindre le palier des 60 voix nécessaires pour que la proposition de Donald Trump soit soumise à un vote final. Peine perdue.

Pas d'enveloppe pour le mur dans la proposition démocrate. Dans la foulée, un même vote de procédure a suivi sur une contre-proposition des démocrates pour financer jusqu'au 8 février les administrations touchées, le temps de négocier sur l'immigration, sans enveloppe pour le mur. Elle a également échoué. Rapidement après ces deux échecs, les chefs républicain et démocrate du Sénat se sont réunis pour tenter de sortir de l'impasse.

Une procédure d'urgence pour contourner le Congrès ? La Maison-Blanche leur a publiquement donné son feu vert pour négocier sur une loi de financement temporaire de trois semaines, à condition qu'elle inclue un "gros acompte" pour financer le mur.  "S'ils me présentent un accord raisonnable, je le soutiendrai", a déclaré Donald Trump. "Sans un mur, on ne peut pas garantir la sécurité à la frontière", a-t-il toutefois insisté devant des journalistes.

Toute solution devrait passer par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates. Or sa présidente, Nancy Pelosi, a plus tard nettement rejeté l'idée d'un "acompte" s'il servait à financer le mur. La sortie de crise reste donc encore très incertaine. A la Maison-Blanche, Donald Trump a toutefois semblé s'offrir une porte de sortie sur la question du mur, en répétant à plusieurs reprises qu'il comptait sur "de nombreuses alternatives" pour le financer. Il a déjà évoqué par le passé la possibilité d'utiliser une procédure d'urgence pour contourner le Congrès.

 

Le discours sur l’état de l'Union repoussé. Donald Trump a en tout cas perdu un premier duel, hautement symbolique.  Le président républicain a été contraint de reporter sine die son discours sur l'état de l'Union, prévu mardi prochain au Congrès, à la demande de Nancy Pelosi, qui lui avait retiré son invitation pour des questions de sécurité liées au "shutdown", selon elle. Donald Trump prononcera bien son discours sur l'état de l'Union, lors duquel les présidents américains exposent chaque année leur programme, mais après la fin du "shutdown", dans un "futur proche", a-t-il affirmé. 

Chômage forcé. En attendant, les effets sont déjà bien réels pour les employés fédéraux au chômage forcé ou poussés à travailler sans solde, lorsque leurs emplois sont jugés essentiels.  Beaucoup, payés toutes les deux semaines, ont déjà été privés d'un salaire et risquent bien de ne pas recevoir le deuxième vendredi. Les sous-traitants aussi souffrent et, à la différence des employés fédéraux, ils ne seront pas payés rétroactivement.