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Rémi Trieau (à Antioche) avec AFP , modifié à
Alors que le bilan s'approche désormais des 30.000 morts, une semaine après la catastrophe, les organisations humanitaires s'inquiètent particulièrement de la propagation du choléra, réapparu en Syrie. En Turquie aussi, le manque d'accès à des toilettes fonctionnelles et les cadavres qui attendent d'être ensevelis aggravent les conditions d'hygiène.

Une semaine après le puissant séisme qui a touché la Turquie et la Syrie et a fait plus de 28.000 morts, plusieurs inquiétudes planent au dessus des organisations humanitaires. Selon l'ONU, face à l'ampleur de la catastrophe, le bilan des victimes pourrait "doubler" dans les prochains jours. En Syrie, celles-ci surveillent le risque d'une épidémie de choléra pendant qu'en Turquie, les secouristes continuent encore de sauver des personnes des débris. Sur place, les rescapés ont toujours peur des répliques, mais une autre menace flotte au-dessus de leur tête, celle de plusieurs épidémies.

Une odeur de mort

En effet à Antioche, ville particulièrement frappée par les secousses, l'odeur dans les rues, de la mort sous les décombres, est plus forte de jour en jour. Partout, des corps pourrissent. Ceux que les secouristes retirent des gravats sont si nombreux que les morgues ne suffisent plus. Au nord, un nouveau cimetière aux allures de fosse commune a été ouvert ce vendredi. Des dizaines de cadavres emballés dans des sacs mortuaires attendent d'y être ensevelis. Une simple planche en bois plantée dans la terre, indique un numéro pour chaque défunt.

En ville, les poubelles s'entassent sur les trottoirs. Les rescapés vivent à la rue, sans eau. Ils n'ont pas accès à des toilettes fonctionnelles. Sans électricité, ils sont exposés au froid et risquent de tomber malade alors que les médicaments manquent. Des conditions d'hygiène déplorables propices à la propagation de maladies, selon l'OMS, qui craint une crise sanitaire majeure, qui causerait encore plus de dommages que les séismes eux-mêmes.

"Nous devons nous assurer que les gens disposent des éléments essentiels pour survivre dans la période à venir", a déclaré Robert Holden, en charge de la réponse au séisme à l'OMS. Faute de quoi, a-t-il prévenu, "nous risquons réellement d'assister à une catastrophe secondaire qui pourrait causer plus de dommages aux gens que la catastrophe initiale si nous n'agissons pas au même rythme et avec la même intensité que pour les opérations de recherche et de sauvetage".