Royaume-Uni : cinq choses à savoir sur les élections législatives anticipées

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BEN STANSALL / AFP et OLI SCARFF / AFP © Ces élections législatives anticipées interviennent trois ans avant le terme normal de la législature.
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avec AFP , modifié à
Les élections législatives anticipées convoquées par la Première ministre se tiennent jeudi. Le Labour talonne désormais les conservateurs dans les sondages.

Convoquées le 18 avril dernier par la Première ministre Theresa May, des élections législatives anticipées se tiennent à partir de jeudi au Royaume-Uni. Le Labour Party (travaillistes), qui accusait un écart de plus de 20 points dans les sondages, a progressivement rattrapé son retard sur les Tories (conservateurs), qu'il talonne désormais dans les intentions de vote. Voici cinq choses à savoir sur ces élections. 

Le contexte. Ces élections législatives anticipées interviennent trois ans avant le terme normal de la législature, et moins d'un an après l'arrivée de Theresa May à la tête du gouvernement à la suite du référendum ouvrant la voie au Brexit, dont les négociations avec l'UE débuteront dans la semaine du 19 juin.

Comment fonctionnent ces élections ? Les 650 sièges de la Chambre des communes sont pourvus au scrutin uninominal à un tour : est élu le candidat qui arrive en tête dans sa circonscription. La durée du mandat est de cinq ans. Le Premier ministre n'est pas désigné directement par les électeurs, mais issu de la majorité. Le nouveau Parlement siégera une première fois le 13 juin, avant la cérémonie d'ouverture solennelle le 19 juin, au cours de laquelle la reine Élisabeth II lira comme le veut la tradition le programme législatif de la nouvelle majorité, à l'occasion du Discours du Trône.

Les bureaux de vote ouvriront mercredi à 7 heures (8 heures en France) et fermeront à 22 heures (23 heures en France), heure à partir de laquelle pourront être publiées les premières estimations. Les résultats sont attendus à l'aube vendredi.

Les forces en présence. En tête des sondages, les Conservateurs de Theresa May sont partisans d'un Brexit sans concession et veulent notamment mettre fin à la libre-circulation des personnes avec les pays de l'UE. Les Travaillistes de Jeremy Corbyn, donnés deuxièmes, ne remettent pas en question le Brexit, mais souhaitent éviter un bras de fer avec Bruxelles et conserver des liens aussi étroits que possible avec les 27. Troisième parti au Parlement sortant, le Parti national écossais (SNP, gauche) envisage lui un référendum d'indépendance et de maintien dans l'UE après le Brexit.

Pro-européens, les Libéraux-démocrates ont de leur côté promis un nouveau référendum sur le Brexit une fois celui-ci négocié, de façon à permettre aux électeurs de pouvoir, le cas échéant, "voter pour rester" dans l'UE. Plusieurs petits partis, dont les nationalistes Ukip, les Verts et des formations régionales brigueront également les suffrages. Au total, le scrutin rassemble 3.303 candidats.

Quels sont les enjeux ? Outre le Brexit, les principales thématiques qui ont dominé la campagne électorale sont l'immigration, la santé et la protection sociale ainsi que la sécurité, dans un pays sous le choc après les attentats commis à Londres et à Manchester

Sur la sécurité, le leader du parti travailliste, Jeremy Corbyn, a accusé la Première ministre de maintenir la sécurité du pays "à moindres frais", et a promis de recruter 10.000 nouveaux policiers et 1.000 agents supplémentaires pour les services de renseignement.

De son côté, la cheffe du gouvernement a durci son discours et déclaré qu'elle pourrait restreindre certains droits fondamentaux pour réduire la liberté de mouvement des personnes suspectées d'activité terroriste, et faciliter leur expulsion du territoire britannique. Theresa May disposait d'une majorité de 17 sièges dans l'assemblée sortante et espère la porter à entre 50 et 80 mandats afin d'avoir les coudées franches dans ses négociations avec l'UE.

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Que disent les sondages ? Mais l'avance des Conservateurs dans les sondages a fondu et les politologues estiment qu'il est possible qu'elle n'atteigne pas cet objectif, voire qu'elle échoue à obtenir une majorité absolue, même si son parti arrive en tête. Dans ce scénario, les Tories devraient trouver un partenaire de coalition ou se résoudre à un gouvernement minoritaire. Dans les deux cas, ils aborderaient affaiblis les négociations avec les 27. Une absence de majorité absolue des Conservateurs rendrait également possible, en théorie, une coalition de gouvernement excluant ce parti.

Mais la question de la fiabilité des sondages se pose. Avant les dernières législatives, en mai 2015, les sondages donnaient conservateurs et travaillistes au coude-à-coude. Au point, là aussi, d'imaginer qu'aucun des deux partis n'aurait de majorité absolue. Au final, les Tories, qui gouvernaient depuis 2010 en coalition avec les Libéraux-démocrates, ont décroché un ticket de gouvernement en solo. Pour le Brexit, les sondages ont longtemps donné le camp du maintien dans l'UE vainqueur du référendum organisé par David Cameron. Mais les électeurs ont opté pour la sortie de l'UE en juin 2016 et David Cameron a été contraint de céder sa place à Theresa May.