Ingrid Betancourt, 54 ans, était candidate présidentielle du parti écologiste colombien lors de son enlèvement en 2002. 3:14
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Pour Ingrid Betancourt, retenue en otage par les Farc entre 2002 et 2008, "les Colombiens ont tenu à faire passer le message aux Farc qu'ils veulent plus de crédibilité."
INTERVIEW

Les Colombiens ont rejeté de peu dimanche la paix avec la guérilla des Farc lors d'un référendum sur l'accord visant à terminer 52 ans de conflit. "La paix n'est pas réversible" a tenu à rappeler lundi sur Europe 1, Ingrid Betancourt, retenue en otage par les Farc entre 2002 et 2008. "Il y a un accord qui est signé avec les Farc". Timochenko, le chef des Farc, a réitéré la disposition des guérilleros "à ne faire usage que de la parole comme arme de construction de l'avenir" après le résultat dimanche.

"Les Farc n'ont pas été assez convaincants". Si les Colombiens ont dit non, c'est parce qu'ils ne veulent pas d'une amnistie des anciens guérilleros. "Les Colombiens ont tenu à faire passer le message aux Farc qu'ils veulent plus de crédibilité. Les dirigeants des Farc n'ont pas été suffisamment convaincants sur leurs intentions et leurs analyses du passé", pointe Ingrid Betancourt. "Juste avant la signature de l'accord de paix, Timochenko avait dit qu'il demandait pardon aux victimes mais c'était tout juste avant."

"Un enjeu plus grand". "Moi j'étais pour, et les victimes en général étaient pour l'accord de paix" a-t-elle toutefois rappelé lundi. "L'enjeu - la possibilité d'offrir un futur en paix pour les nouvelles générations - dépasse nos besoins personnels de justice".

"Il faudra composer avec l'opposition". Pour l'ancienne otage des Farc, organiser "un nouveau référendum ce serait une folie." "Il faut trouver d'autres moyens de donner une assise légale au pacte qui est déjà signé. Il faudra aussi composer avec l'opposition d'une certaine façon pour qu'une majorité de Colombiens qui veulent la paix, avec plus de poids dans la justice, puissent se sentir rassérénés".