RDC : premier grand meeting pour Denis Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018 et candidat à la présidentielle

Denis Mukwege a tenu son premier grand meeting ce samedi en tant que candidat à la présidentielle en RDC.
Denis Mukwege a tenu son premier grand meeting ce samedi en tant que candidat à la présidentielle en RDC. © JUSTIN MAKANGARA / ANADOLU AGENCY / ANADOLU VIA AFP
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avec AFP / Crédit photo : JUSTIN MAKANGARA / ANADOLU AGENCY / ANADOLU VIA AFP
Prix Nobel de la paix en 2018, récompensé pour ses efforts à lutter contre "l'emploi des violences sexuelles en tant qu'arme de guerre", le gynécologue Denis Mukwege s'est lancé dans la campagne pour l'élection présidentielle en République démocratique du Congo. Il tenait son premier grand meeting ce samedi.

Le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 et candidat à l'élection présidentielle du 20 décembre en République démocratique du Congo, a organisé samedi son premier grand meeting de campagne dans sa ville natale de Bukavu (est). S'adressant à une foule de milliers de sympathisants réunis sur la place de l'Indépendance de la capitale provinciale du Sud-Kivu, le gynécologue de 68 ans a promis de lutter contre la corruption et de "mettre fin à la guerre, mettre fin à la famine" en cas de victoire, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Aujourd'hui, c'est normal de voler au Congo, c'est normal de corrompre", a dénoncé le candidat dans un discours en kiswahili. En 1999, le Dr Mukwege avait créé l'hôpital de Panzi à Bukavu. Conçu pour permettre aux femmes d'accoucher convenablement, le centre était rapidement devenu une "clinique du viol" à mesure que le Kivu sombrait dans la deuxième guerre du Congo (1998-2003) et ses viols de masse.

Il dénonce "les pratiques corrompus et prédatrices" 

En 2018, "l'homme qui répare les femmes", son surnom hérité d'un documentaire qui lui a été consacré, s'était vu décerner le prix Nobel de la paix avec la Yazidie Nadia Murad, pour leurs efforts à lutter contre "l'emploi des violences sexuelles en tant qu'arme de guerre". Le docteur, qui n'a pas de base politique et a tardé à se lancer, a finalement annoncé le 2 octobre sa candidature, en dénonçant "les pratiques corrompues et prédatrices" qui maintiennent la majorité des Congolais dans la misère.

 

Durant son meeting samedi, il s'est engagé à "rendre aux Congolais leur dignité, leurs droits", critiquant au passage la dépendance du pays de quelque 100 millions d'habitants à l'aide étrangère, y compris militaire. "Sur le plan international, nous allons tout faire pour que les armées étrangères quittent le sol congolais. Il faut que les Congolais apprennent à se prendre en charge en matière de sécurité", a-t-il affirmé.

Un plan de retrait des casques bleus

Les violences de groupes armés durent depuis près de 30 ans dans l'est de la RDC, qui connaît un pic de crise avec le retour sur scène d'une ancienne rébellion (le M23), soutenue par le Rwanda voisin et qui s'est emparée de larges pans du Nord-Kivu. Le gouvernement du président sortant Félix Tshisekedi, 60 ans et candidat à sa réélection, a décidé de ne pas renouveler au-delà du 8 décembre le mandat d'une force régionale déployée dans l'est pour lutter contre le M23.

Parallèlement, la Mission de maintien de la paix de l'ONU en RDC (Monusco), présente en RDC depuis 1999, a déclaré mercredi qu'elle avait signé avec le gouvernement un plan de retrait de ses 14.000 Casques bleus déployés dans le pays, essentiellement dans l'est.