Quand la police italienne révèle les rites de la Cosa Nostra

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B.B avec AFP
Grâce à une enquête de plusieurs mois, les policiers anti-mafia ont arrêté vendredi six personnes appartenant au clan Santa Maria del Gesu, l'un des plus dangereux de Sicile.

Vote à main levée pour élire le nouveau boss, que l'on embrasse sur le front en signe de respect, avant de se lancer dans une vendetta sur son ordre : tels sont les rites de Cosa Nostra que la police italienne a révélés samedi. Grâce à une enquête de plusieurs mois, les policiers anti-mafia ont arrêté vendredi six personnes appartenant au clan Santa Maria del Gesu, l'un des plus dangereux de Sicile, soupçonnées d'avoir participé au meurtre d'un homme de 29 ans le 3 octobre dernier.

Embrassé sur le front par ses subordonnés. Parmi elles, Giuseppe Greco, 53 ans, avait été "élu" plus tôt dans l'année nouveau chef de ce clan basé dans un quartier de Palerme, lors d'un vote à main levée, à l'intérieur d'une boutique de barbier. Sur les photos prises par la police, on peut voir Greco, surnommé "l'Oncle Pino", se faire ensuite embrasser sur le front par ses subordonnés, en signe de soumission et de respect, une très ancienne tradition en vigueur au sein de la mafia sicilienne.

Grâce à des photos et des enregistrements, la police a pu décrypter "les lois, l'organisation et l'histoire" de ce clan, s'est félicité le procureur de Palerme, Francesco Lo Voi. Signe que la mafia sicilienne est loin d'être affaiblie, les mafieux ont répété à plusieurs reprises le terme "Cosa Nostra", pour la première fois après des décennies durant lesquelles elle s'était faite plutôt discrète.

Une vendetta sur l’air de Volare. Le nouveau boss n'a pas manqué de montrer sa puissance en ordonnant à ses hommes de punir Mirko Sciacchitano, 29 ans, soupçonné d'avoir blessé l'un des membres du clan. Le jeune homme a été tué avec un pistolet de gros calibre, alors que l'un des bras droits du boss se trouvait à proximité, au volant d'une voiture dans laquelle les policiers avaient placé un enregistreur. Alors que l'on perçoit au loin les tirs, on peut distinctement l'entendre chanter la célèbre chanson italienne "Volare".