«Quand allons-nous mieux vivre ?» : quand Vladimir Poutine esquive des questions sensibles sur son bilan

Vladimir Poutine
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, avec AFP // Gavriil GRIGOROV / POOL / AFP
Ce jeudi 14 décembre, le président russe Vladimir Poutine était invité à répondre à des questions de ses concitoyens après avoir officialisé sa candidature à la prochaine élection présidentielle, qui aura lieu en mars 2024. Tout en évitant soigneusement les demandes les plus critiques sur ses mesures présidentielles.

Critiques sur sa candidature à la prochaine présidentielle, dénonciations d'une vie trop chère et propagande : Vladimir Poutine a évité jeudi, lors de quatre heures de questions-réponses, de répondre aux messages les plus piquants envoyés par des citoyens russes. Le président, à la tête de la Russie depuis 2000, a annoncé début décembre candidater à sa propre succession lors de la présidentielle de mars prochain, un scrutin qui doit lui permettre de rester au Kremlin au moins jusqu'en 2030, l'année de ses 78 ans.

"Est-ce possible de vivre avec une retraite de 115 euros ?"

"Pas besoin d'être candidat à un nouveau mandat. Laissez la place aux jeunes", a cinglé un internaute dont le SMS est apparu sur les écrans entourant le président russe dans l'enceinte de Gostiny Dvor, près de la place Rouge à Moscou. Le thème de sa succession au pouvoir, que les autorités n'évoquent jamais, a également été abordé dans les questions posées en ligne. "Qui sera président de la Russie après vous?", a ainsi demandé un citoyen, selon un SMS diffusé sur les écrans et vu sur place par un journaliste de l'AFP.

Pendant quatre heures, Vladimir Poutine n'a d'ailleurs quasiment pas évoqué l'élection présidentielle de mars prochain, scrutin qui devrait être qu'une simple formalité dans un pays où l'opposition a été laminée. Les inquiétudes sur le quotidien des Russes sont pourtant fortes dans le pays, sur fond d'absence de perspective de sortie du conflit en Ukraine et d'une inflation de nouveau à la hausse.

 

"Pourquoi votre réalité est-elle différente de la nôtre?", "Vladimir Vladimirovitch : dites-nous s'il vous plaît, quand allons-nous mieux vivre?", ont interrogé deux internautes. "Est-ce possible de vivre avec une retraite de 11.176 roubles?" (115 euros au taux actuel, ndlr), a demandé un autre citoyen. Une autre personne, habitant à Severodonetsk, une ville conquise par l'armée russe dans l'est de l'Ukraine durant l'été 2022, a décrit sa vie dans cette cité qui a été ravagée par les combats. "Avec mon enfant, nous vivons depuis deux ans sans chauffage. Personne ne répare notre immeuble. Il n'y a pas de réseau. Quand est-ce qu'on vivra dans des conditions humaines?".

Les critiques à l'égard du président russe dans la sphère publique sont extrêmement rares en Russie. La plupart de ses détracteurs les plus connus sont soit en prison soit en exil, la répression ayant été démultipliée depuis le début de l'offensive contre l'Ukraine en février 2022.