Présidentielle sous tension en Algérie : manifestation à Alger, troubles en Kabylie

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Des manifestants algériens participent à une manifestation anti-gouvernementale dans la capitale Alger, le 12 décembre 2019, lors de l'élection présidentielle. © AFP
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avec AFP
Après presque dix mois d'une contestation populaire inédite ayant emporté le président Abdelaziz Bouteflika, les Algériens ont voté jeudi lors d'un scrutin sous tension, marqué par une nouvelle manifestation de masse à Alger et par de sérieux troubles en Kabylie.

Jeudi, dans l'après-midi, des dizaines de milliers de personnes sont parvenus à se rassembler dans le centre d'Alger, capitale de l'Algérie, pour dénoncer l'élection en cours, vue comme une manœuvre de survie du régime, ont constaté des journalistes de l'AFP. Toute la matinée, la police, déployée en force au cœur de la capitale, était systématiquement et brutalement intervenue pour tenter d'empêcher un tel rassemblement, comme elle l'a fait avec succès à Oran, la deuxième ville du pays.

 

À Alger, les manifestants sont en revanche parvenus à faire nombre, jusqu'à briser un cordon de police leur barrant l'accès au carrefour de la Grande Poste, lieu symbolique de rassemblement du "Hirak", "mouvement" de contestation inédit qui ébranle l'Algérie depuis février.

"Le peuple veut son indépendance!"

"Le peuple veut son indépendance!", "makache l'vote" (pas de vote!), a scandé la foule. Le cortège s'est séparé en fin d'après-midi, avant que la police n'intervienne pour disperser à coups de matraques la centaine de protestataires restants, selon une journaliste de l'AFP. Le vote a dû être brièvement suspendu dans un centre électoral proche après l'intrusion de manifestants. D'autres marches ont été recensées à travers l'Algérie.

Le "Hirak" appelle au boycott

La participation est l'enjeu majeur de l'élection: le "Hirak" a appelé au boycott alors que le pouvoir assure depuis des semaines que la participation sera "massive". À 15 heures (heure locale), le taux de participation a atteint 20,43%, selon le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) Mohamed Charfi. Un chiffre inférieur à celui enregistré à 14 heures locales (23,25%) lors de la présidentielle de 2014. Cette année-là, seuls 50,7% des inscrits s'étaient déplacés. Mohamed Charfi s'est aussi félicité du "bon déroulement" de l'élection dans "95% des centres de vote", qui doivent fermer à 19 heures (heure locale). Mais aucun chiffre ne devrait être disponible immédiatement.