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Poutine rencontrera l'émissaire de Trump, le conflit en Ukraine au programme

Antoine Bienvault avec AFP - Mis à jour le . 3 min

Alors que l'administration Trump s'active à organiser des pourparlers séparés avec des hauts responsables russes et ukrainiens, les échanges n'ont pour l'heure pas abouti. Le déplacement de Steve Witkoff en Russie ce vendredi, doit permettre d'avancer sur la résolution du conflit.

Vladimir Poutine s'entretiendra ce vendredi avec l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, en visite en Russie, et ils évoqueront le "règlement" du conflit en Ukraine, a annoncé le Kremlin, en plein rapprochement russo-américain.

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"Un travail laborieux se poursuit"

Plus de trois ans après l'offensive déclenchée par Moscou, qui a fait des dizaines de milliers de morts, le président américain ambitionne de mettre fin aux hostilités et a rompu pour cela, en février, l'isolement diplomatique imposé par les Occidentaux à son homologue russe. Son administration organise des pourparlers séparés avec des hauts responsables russes et ukrainiens, qui n'ont cependant pas abouti, pour l'heure, à une cessation globale des hostilités et les tractations diplomatiques se prolongent.

Le Kremlin a annoncé vendredi le déplacement de Steve Witkoff en Russie, puis sa rencontre prévue avec Vladimir Poutine, qui sera la troisième pour l'émissaire américain depuis février. "Poutine l'écoutera. La conversation se poursuivra sur divers aspects du règlement ukrainien. Il y a beaucoup d'aspects, la thématique est très complexe", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse Ria Novosti.

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Selon Dmitri Peskov, le Kremlin ne s'attend toutefois pas à des "percées" diplomatiques au cours de cet échange : "Un processus de normalisation des relations et la recherche d'un terrain pour se diriger vers un règlement (du conflit en Ukraine) sont en cours", a-t-il déclaré. "Un travail laborieux se poursuit. Naturellement, Witkoff (...) apportera quelque chose de son président à Poutine", a-t-il ajouté.

Signes de réchauffement

Plus tôt, vendredi, Steve Witkoff a rencontré à Saint-Pétersbourg le négociateur économique du Kremlin, Kirill Dmitriev, qui s'était rendu à Washington début avril, effectuant la première visite d'un haut responsable russe aux États-Unis depuis le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022. Ami proche de Donald Trump, Steve Witkoff a été impliqué dans des discussions autour du conflit en Ukraine mais il est aussi l'émissaire du président américain au Moyen-Orient.

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Il est attendu samedi dans le sultanat d'Oman pour des pourparlers inédits avec l'Iran, un pays proche de Moscou mais avec lequel Washington n'a plus de relations diplomatiques depuis 45 ans. Ces discussions visent à négocier un nouvel accord sur le nucléaire iranien.

La visite de Steve Witkoff intervient également au lendemain d'un nouvel échange de prisonniers entre les États-Unis et la Russie et d'une série de discussions sur le fonctionnement de leurs missions diplomatiques, pour la deuxième fois depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump en janvier.

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Le président américain veut rétablir les relations bilatérales avec la Russie, dont les Occidentaux se tiennent pour la plupart à l'écart depuis le début de l'attaque russe contre l'Ukraine. Donald Trump cherche à mettre fin au plus vite au conflit. Cette détermination fait craindre aux Ukrainiens d'être contraints par leur important allié à accepter d'âpres concessions, d'autant que le président américain envoie des signaux contradictoires.

Il a multiplié les piques à l'encontre du chef de l'État ukrainien Volodymyr Zelensky et critiqué l'aide que son pays a apportée à Kiev. Mais Donald Trump a aussi menacé la Russie de nouvelles sanctions si elle ne consentait pas à la paix. Il a dit fin mars à la chaîne de télévision NBC être "très énervé" et "furieux" contre Vladimir Poutine, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une "administration transitoire" en Ukraine, impliquant le départ du pouvoir de Volodymyr Zelensky.

Pas de cessez-le-feu

Steve Witkoff a, quant à lui, fait l'éloge du président russe. Il avait estimé dans une interview le mois dernier que celui-ci n'était pas "un mauvais type". L'émissaire américain l'a déjà rencontré à deux reprises. En mars, il était allé en Russie pour discuter d'une proposition américaine de cessez-le-feu inconditionnel en Ukraine. Mais Vladimir Poutine n'avait pas été convaincu et cette proposition de trêve de 30 jours, acceptée par Kiev, ne s'est pas concrétisée.

Donald Trump a seulement réussi à obtenir de son homologue russe un moratoire concernant les frappes sur les infrastructures énergétiques, que l'Ukraine comme la Russie s'accusent depuis de violer. Washington avait aussi annoncé fin mars une trêve limitée en mer Noire, aux contours flous.

Lundi, le Kremlin, accusé par Kiev et des capitales occidentales de faire traîner les discussions, avait estimé que de nombreuses questions restaient à régler en vue de conclure un accord de cessez-le-feu global avec l'Ukraine. Le directeur du Service de renseignement extérieur russe (SVR), Sergueï Narychkine, a, pour sa part, affirmé vendredi que les discussions entre Moscou et Washington allaient se poursuivre sur "différentes thématiques", notamment sur de potentiels échanges de prisonniers.