Pour Pascal Lamy, "il n'y a aucune raison de craindre" le CETA

Pascal Lamy a défendu le CETA, jeudi soir sur Europe 1.
Pascal Lamy a défendu le CETA, jeudi soir sur Europe 1. © Europe 1
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L'ex-directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) défend l'accord de libre-échange entre l'Union Européenne et le Canada, vivement critiqué par une partie de la classe politique. 
INTERVIEW

"Il n'y a aucune raison de craindre" le CETA, le controversé accord de libre-échange entre l'Union Européenne et le Canada, a estimé Pascal Lamy, jeudi soir sur Europe 1. "Cet accord ne mérite ni cet excès d’honneur ni cette indignité. Il n’y a aucune raison de craindre ce genre d’accord, surtout quand on regarde les dispositions qui protègent le principe de précaution européen", a déclaré l'ex-directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), invité du Club de la presse d'Europe 1.

"Il y a des gagnants, il y a des perdants." Cet accord de libre-échange, ratifié mercredi par le Parlement européen, a été vivement critiqué, ses opposants le jugeant anti-démocratique, trop favorable aux multinationales, léger sur l'environnement ou encore dangereux pour l'agriculture. Des critiques "caricaturales" pour Pascal Lamy. "Il y a des gagnants, il y a des perdants. Peut-être les producteurs (français) de porc vont souffrir, sans doute ceux de vin, de cognac ou de champagne vont en profiter", a estimé l'auteur du livre Où va le monde, qui vient de sortir. 

"Beaucoup de gens confondent le protectionnisme commerciale et le protectionnisme sociale." Pascal Lamy est également revenu sur les effets pervers de la mondialisation. "Personne ne nie que l’ouverture des échanges crée des efficiences. La question est de savoir comment on partage le produit de ces efficiences", a-t-il concédé. "Et ça, ce n’est pas une question commerciale, mais sociale. La solution n’est pas la protection au sens commercial du terme, mais au sens social", a-t-il soutenu.

"Beaucoup de gens confondent le protectionnisme commercial et le protectionnisme social. La protection sociale est ce qu’on doit aux gens qui souffrent, ce n’est pas la protection commerciale qui le fera", a conclu Pascal Lamy, critiquant au passage les volontés protectionnistes de Donald Trump ou encore de Marine Le Pen.