Pérou : l'ex-président Alan Garcia se suicide avant son arrestation

Alan Garcia a été président du Pérou à deux reprises.
Alan Garcia a été président du Pérou à deux reprises. © CRIS BOURONCLE / AFP
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avec AFP , modifié à
L'ex-président s'est tiré une balle dans la tête juste avant son arrestation dans le cadre d'un scandale de corruption. 

L'ex-président péruvien Alan Garcia s'est suicidé mercredi, juste avant son arrestation dans le cadre du scandale de corruption Odebrecht. L'ancien chef de l'État, âgé de 69 ans, a succombé à ses blessures après s'être tiré une balle dans la tête à Lima, la capitale du pays. La police s'est présentée au domicile de l'ancien président vers 6H30 locales (11H30 GMT) quand le drame a eu lieu. Elle venait l'arrêter pour le placer en détention provisoire à la demande de la justice pour une affaire de blanchiment d'argent présumé liée au scandale Odebrecht, un dossier tentaculaire éclaboussant la classe politique latino-américaine.

Alan Garcia a été à la tête du Pérou entre 1985 et 1990, puis entre 2006 et 2011. 

Soupçonné d'avoir favorisé une entreprise néerlandaise lors de son mandat

Odebrecht, géant brésilien du bâtiment, a distribué pendant plus d'une décennie un total de 788 millions de dollars dans une dizaine de pays à travers l'Amérique du sud pour remporter des contrats, selon le ministère américain de la Justice (DoJ). L'entreprise a reconnu avoir versé 29 millions de dollars de pots-de-vin au Pérou entre 2005 et 2014. Mardi, Alan Garcia avait déclaré que cette fois il ne se cacherait pas et ne demanderait pas d'asile, en référence à sa tentative ratée du mois de décembre.

Fin 2018, il avait demandé l'asile à l'Uruguay en restant 16 jours dans l'ambassade de ce pays à Lima. Montevideo avait rejeté sa demande après examen de son dossier. Le parquet péruvien soupçonne Alan Garcia et 21 autres personnes d'avoir fait en sorte que l'entreprise néerlandaise ATM Terminals remporte en 2011 une concession portuaire alors qu'il était président. Ces dernières semaines, l'ancien dirigeant s'était défendu en affirmant "qu'il n'existait aucune dénonciation, preuve ou transfert (d'argent) qui (le) lierait à un quelconque fait répréhensible et encore moins avec l'entreprise Odebrecht où à un de ses chantiers".