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Manifestations contre la corruption, soutien international, démission du Premier ministre... Que se passe-t-il en Serbie ?

Europe1.fr avec AFP . 2 min
Depuis le 1er novembre 2024, des manifestations se tiennent toutes les semaines en Serbie.
Depuis le 1er novembre 2024, des manifestations se tiennent toutes les semaines en Serbie. AFP / © SRDJAN STEVANOVIC / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

La Serbie est secouée par des manifestations depuis l'effondrement du toit de la gare de Novi Sad, le 1er novembre 2024, avec un bilan qui s'est alourdi ce vendredi avec 16 morts. Les étudiants mènent la contestation contre la corruption et la mauvaise gestion. Après la démission du Premier ministre en janvier, les manifestants continuent de réclamer des réformes.

​La Serbie traverse une période de turbulences politiques et sociales. Le point de départ a été l'effondrement d'un toit extérieur dans une gare de Novi Sad, situé dans le nord du pays, le 1er novembre 2024. L'auvent de béton venait pourtant d'être rénové à grands frais.

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Le bilan de l'accident est passé à 16 morts ce vendredi, après le décès d'un adolescent qui avait été blessé dans l'effondrement de ce toit, a annoncé l'hôpital où il était soigné.

Des manifestations contre le président Vucic

Après cet incident, des manifestations ont commencé à éclater pour d'abord demander justice. Cependant, leurs revendications s'élargissent rapidement pour inclure le symptôme d'une gestion publique défaillante, une dénonciation de la corruption qui gangrène le pays, ainsi qu'un appel à la libération des militants emprisonnés.

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Ces protestations finissent par s'attaquer de manière de plus en plus frontale à la figure du président Aleksandar Vučić, au pouvoir depuis près d'une décennie et que la population accuse de corruption. Des manifestations sont désormais tenues toutes les semaines depuis le 1ᵉʳ novembre 2024. En tête de cortège, les étudiants sont les premiers à lever le point dans les rues. 

Les étudiants, un rôle crucial dans les manifestations

Les étudiants ont exprimé leur mécontentement face à la corruption endémique et à l'autoritarisme croissant sous la présidence Vučić. Leur mobilisation est devenue un vecteur de contestation sociale, reflétant un désir de changement profond dans le système politique.

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Ces manifestations étudiantes se distinguent par leur organisation décentralisée et leur indépendance vis-à-vis des partis politiques traditionnels. Cette approche a permis d'attirer un large éventail de participants, notamment des jeunes de la génération Z, renforçant ainsi l'impact du mouvement. ​

Ce mouvement a reçu un soutien significatif de la part de divers secteurs de la société serbe, y compris des universitaires et des travailleurs. De plus, des personnalités internationales, telles que la lauréate du prix Nobel de littérature Annie Ernaux, ont exprimé leur solidarité, mettant en lumière l'importance de cette mobilisation au-delà des frontières serbes.

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Et les mouvements deviennent davantage spectaculaires. Dans les rues de Belgrade le 15 mars, près d'une dizaine de milliers de personnes manifestaient. Le gouvernement décomptait 107.000 manifestants tandis qu'une ONG compte entre 275.000 et 325.000 personnes.

Quelques victoires à travers ses manifestations

Et ces manifestations ont conduit à plusieurs changements notables, reflétant l'impact de la mobilisation populaire. Le 28 janvier 2025, au lendemain d'une journée de mobilisation massive, le Premier ministre Miloš Vučević annonce sa démission. "Afin d'éviter de nouvelles complications et ne pas augmenter davantage les tensions dans la société, j'ai pris cette décision" de démissionner, a-t-il déclaré.

Selon le quotidien macédonien Sloboden Pečat, le maire de Novi Sad a, lui aussi, présenté sa démission le même jour. En parallèle, le président Aleksandar Vučić ouvre la voie à la reconnaissance de certaines des revendications du mouvement, mais cela ne suffit pas, pour l'heure, à y mettre fin.