Pérou : après avoir été gracié, Fujimori demande "pardon"

L'ancien président péruvien s'exprime dans une vidéo Facebook, depuis son lit d'hôpital.
L'ancien président péruvien s'exprime dans une vidéo Facebook, depuis son lit d'hôpital. © Capture d'écran Facebook/Alberto Fujimori Fujimori
  • Copié
avec agences
L'ancien président du Pérou, Alberto Fujimori, gracié par l'actuel chef de l'État dimanche, a demandé "du fond du cœur" aux Péruviens de lui pardonner ses erreurs passées.

L'ex-président péruvien Alberto Fujimori a demandé mardi "pardon" pour les actes commis par son gouvernement (1990-2000) depuis son lit d'hôpital, deux jours après une grâce controversée accordée par le chef de l'État Pedro Pablo Kuczynski. "Je suis conscient que les résultats sous mon gouvernement ont, en partie, été bien accueillis, mais je reconnais que j'ai également déçu une partie de mes compatriotes. Je leur demande pardon du fond du cœur", a déclaré Alberto Fujimori, 79 ans, condamné à 25 ans de prison pour corruption et crimes contre l'humanité, dans une vidéo publiée sur Facebook.

Fujimori promet par ailleurs d'apporter son soutien au projet de réconciliation nationale du président Kuczynski. Ces déclarations sont les premières excuses présentées par l'ancien chef de l'État dont la présidence avait été marquée par des violations des droits de l'homme. 

Crise politique et manifestations. Dimanche, le président péruvien lui a accordé une grâce "humanitaire", alors qu'il s'était engagé durant sa campagne électorale de 2016 à ne pas le libérer. Cette décision a provoqué une crise politique au Pérou contre le président, qui venait jeudi d'éviter une destitution par le Parlement, après avoir reçu le soutien d'une partie du Fujimorisme, mouvement politique fondé par l'ex-homme fort du Pérou, qui se situe pourtant dans l'opposition.

Cette mesure a également provoqué la colère d'une partie des Péruviens qui ont organisé des manifestations ces deux derniers jours. Plus de 5.000 Péruviens ont manifesté lundi soir à Lima pour dénoncer cette grâce et exiger la démission de PPK (acronyme et surnom du président Pedro Pablo Kuczynski, ndlr), qu'ils accusent d'avoir négocié politiquement cette mesure. De son côté, le président Kuczynski a appelé ses compatriotes à "tourner la page" du passé lundi soir.

mani 1280

©JUAN VITA / AFP

Condamné pour crimes contre l'humanité. Président de 1990 à 2000, Alberto Fujimori, d'origine japonaise, purgeait depuis 2007 une peine de 25 ans de prison pour corruption et crimes contre l'humanité pour avoir commandité l'assassinat de 25 personnes aux mains d'un escadron de la mort durant la guerre contre les guérilleros du Sentier lumineux (extrême gauche maoïste). Il a été hospitalisé samedi pour arythmie et tension artérielle basse.