«Notre objectif, c'est de les voir s'amuser» : des enfants réfugiés ukrainiens en colonie de vacances

enfants Ukraine Kherson 1:50
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Charles Guyard (à Feins), édité par Solène Leroux
Près de 100.000 Ukrainiens se sont réfugiés en France, principalement des femmes et des enfants, depuis le début de la guerre. En ce mois d'août, quelques petits Ukrainiens ont passé quelques jours en colonie dans un camping d'Ille et Vilaine, à Feins. Au programme : jeux, activités manuelles, et bonne humeur.

Depuis le début de cette guerre, près de 100.000 Ukrainiens se sont réfugiés en France, principalement des femmes et des enfants. Grâce à l'association Croq' Vacances, certains d'entre eux ont pu partir en vacances. Quelques petits Ukrainiens ont passé quelques jours en colonie dans un camping d'Ille et Vilaine, à Feins. "Attention, les enfants, vous êtes prêts ?" Il est midi, c'est l'heure de passer à table. Une animatrice lance le chant rituel. "Merci pour ce repas", entonnent en chœur les enfants. Devant elle, 32 enfants, dont quatre qui ne comprennent pas tout.

Adapter les activités

Et pour cause, ils sont réfugiés ukrainiens. "Je m'appelle Elisabeta", dit une fillette. "Je m'appelle Sofia", poursuit timidement une autre. Leur présence ici est une vraie bouffée d'oxygène dans leur existence fracassée par la guerre en Ukraine. "Notre objectif, c'est de les voir s'amuser, en train de faire des activités manuelles, etc.", explique Margot Floréan, directrice du séjour.

Les activités et les règles de vie ont dû être adaptées à la situation. "On a une thématique 'construction de cabanes'. Souvent, les enfants prennent les bâtons de bois et ils en font des armes", détaille la directrice. "Là, on a sensibilisé le groupe. Pareil, pour notre grande soirée, on va éviter de mettre des ballons en baudruche, parce que si ça explose, on ne veut pas les effrayer."

"Ça me rend triste"

Les autres enfants "ont tout de suite compris" précise Margot Floréan. "Des enfants très affectés par le sort de leurs nouveaux amis, dont ils saisissent, du haut de leurs 10/12 ans, parfaitement le désarroi. "Ça me rend triste", déclare un garçon. "Je me sens mal de voir qu'elle a vu ses proches se faire bombarder", raconte une autre. "Vous imaginez, vous êtes dans votre pays, il y a une guerre et vous devez partir ? Je trouve, ça fait mal au cœur", s'attriste un jeune homme. "C'est injuste", assure une autre. "Ils sont heureux d'être là. Mais à l'intérieur, je crois que ça ne va pas", avance un autre.

Des avis bouleversants, mais des attitudes bienveillantes. C'est cela aussi la magie de l'enfance, la tendresse n'a pas de frontière : "On leur remonte le moral, on rigole avec elles", conclut une jeune vacancière.