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Arthur Pereira , modifié à
La guerre en Ukraine se poursuit et avec elle, l'exode des civils fuyant les bombardements. Plus de 5.000 Ukrainiens sont arrivés en France depuis le début du conflit avec la Russie. Des femmes et des enfants majoritairement. Les écoles françaises se mobilisent pour accueillir aux mieux les plus jeunes.
REPORTAGE

"Leur faire oublier les horreurs de la guerre et leur offrir une vie d’enfant." À l’école Notre-Dame du Sacré Cœur, à Senlis (Oise), l’équipe enseignante et les parents d’élèves se mobilisent pour accompagner les nouveaux élèves. Ils sont sept. Deux garçons et cinq filles. Tous âgés entre 5 et 14 ans, ils dessinent, jouent aux jeux de sociétés ou font même de la musique pendant deux heures chaque matin, du lundi au vendredi, depuis une semaine.

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© ARTHUR PEREIRA / EUROPE 1

Assise sur un petit banc en bois, dans la grande salle polyvalente, Camilia joue avec ses tresses brunes. Avec sa sœur, elles font partie de ces sept enfants Ukrainiens arrivés en France, lundi dernier. Pour eux, pas de conjugaison ou de mathématiques. Assis en cercle, autour d’Anne-Laure, une ancienne parente d’élève, ils apprennent les bases du Français : "On essaye de les faire parler, de leur apprendre des mots pour qu’ils puissent se présenter. Cela nous permettra de comprendre ce qu’ils ressentent". Donner son prénom, dire son âge et même expliquer de quelle ville ils viennent. "Des phrases simples, mais utiles pour établir un premier contact", affirme Anne-Laure.

Retrouver une vie d’enfant

Juste à côté, Slatislav, 11 ans, joue avec Sofia et Albina au UNO. Le plus jeune de la bande distribue les plus 4 à ses deux camarades. Un seul objectif : gagner. Dans la joie et la bonne humeur, il apprécie ce nouveau quotidien après plusieurs jours passés sur les routes de l’Europe pour atteindre la France. "Je suis content de l’accueil qui m’ai fait ici. J’apprécie que ce groupe ait été créé spécialement pour nous, les enfants Ukrainiens", confie la petite tête blonde.

Un sentiment que partage Katia. Avec sa fille Masha, 10 ans, elles ont mis plus de quatre jours pour gagner Senlis (Oise). "Nous avons enchaîné les voyages en voiture jusqu’en Roumanie avant de prendre plusieurs trains pour arriver ici", détaille-t-elle. Depuis quatre jours, elle respire de nouveau lorsqu’elle voit le sourire affiché sur les lèvres de sa fille. "Tous les gens et les professeurs sont vraiment gentils avec nous. C’est très important que ma fille se sente bien psychologiquement", ajoute-t-elle avec beaucoup d’émotion.

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© ARTHUR PEREIRA / EUROPE 1

Un semblant de vie normale

Deux heures, chaque jour, qui permettent aux enfants de s’évader pendant que leurs parents effectuent des démarches administratives. Deux heures permettant de retrouver un semblant de vie normale. Une vie d’enfant, même si toutes et tous confient penser à leur père rester au front pour défendre leur pays.