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Margaux Benn, édité par Manon Fossat
Les étudiantes afghanes devront porter une abaya noire, assortie d'un niqab couvrant le visage, et suivront les enseignements dans des classes non-mixtes. Selon un décret publié par le nouveau régime taliban à la veille de la réouverture des universités privées du pays, elles devront également quitter la classe cinq minutes avant les étudiants masculins.
REPORTAGE

En Afghanistan, la dernière poche de résistance vient de tomber entre les mains des talibans qui ont annoncé lundi matin la prise de contrôle de la vallée du Panchir. Dans le même temps les étudiants afghans retrouvent le chemin des classes et leur université pour une rentrée qui rime avec nouvelle règles, notamment pour les femmes. Désormais, pour aller en cours, les étudiantes devront en effet être vêtues d'une abaya noire, c'est-à-dire une longue tunique qui descend jusqu'aux pieds. Leur visage devra également être couvert par un niqab, un voile noir qui comporte une étroite ouverture au niveau des yeux.

Des classes non-mixtes

Ces dernières devront aussi étudier dans des classes séparées des hommes et leurs professeurs seront soit des femmes, soit des hommes âgés triés sur le volet. Un casse-tête logistique pour les universités, dont la plupart n'ont pas assez de place ni de budget pour permettre la création de classes non-mixtes. Les femmes inscrites dans des universités privées devront enfin quitter la classe cinq minutes avant les étudiants masculins et patienter dans des salles d'attente, le temps que ces derniers aient quitté les lieux.

Il y a encore un mois, les jeunes Afghanes participaient à des séminaires et à des colloques mixtes. Certaines étudiaient l'ingénierie, l'économie et même l'astronomie dans l'observatoire de la prestigieuse université américaine, aujourd'hui vide et surmontée du drapeau taliban. 

Lors du premier passage au pouvoir du mouvement islamiste entre 1996 et 2001, la règle de la non-mixité avait empêché la quasi totalité des femmes d'étudier. Le port de la burqa, long voile couvrant complètement la tête et le corps, avec un grillage dissimulant les yeux, était alors obligatoire. La question des droits des femmes est celle sur laquelle les talibans, qui ont pris le pouvoir le 15 août dernier à l'issue d'une offensive militaire éclair, sont le plus attendus par la communauté internationale.