#NeverAgain : après la fusillade, le mouvement anti-armes à feu prend de l'ampleur

parkland 1280 MARK WILSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
© MARK WILSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
  • Copié
Sonia Dridi, édité par A.H. , modifié à
Le mouvement #NeverAgain, monté par des lycéens rescapés de la tuerie de Parkland, prend de l'ampleur dans l'opinion publique américaine, avec le soutien de stars d'Hollywood.
L'ENQUÊTE DU 8H

Never Again, "plus jamais", c’est le nom du mouvement que des étudiants survivants de Floride ont créé quelques jours après la tuerie, au cours de laquelle plusieurs de leurs camarades sont morts. Depuis ils s‘organisent, se réunissant dans leurs chambres ou dans le salon de leurs parents, pour monter des actions et organiser des manifestations. Objectif : dénoncer les liens entre les politiques américains et le lobby pro-armes pour pousser les élus à adopter des mesures sur le contrôle de la vente d’armes à feu.

Un mouvement "révolutionnaire". La jeune génération peut compter sur le soutien d’Hollywood. George Clooney, Oprah Winfrey et Steven Spielberg ont décidé d’aider à financer ce nouveau mouvement qu’ils jugent "révolutionnaire". Une semaine après la fusillade en Floride, les prières ont laissé place à la colère, et pour une fois, on sent un peu les choses bouger. La défiance commence à monter contre le célèbre lobby des armes, la NRA, principal obstacle aux Etats unis à un contrôle de la vente d’armes. 

Un changement aussi côté républicain. Même dans le camp de Donald Trump, des Républicains ont rejoint ce nouveau mouvement, notamment une figure phare, Al Hoffman. Ce promoteur immobilier de Floride a donné des millions de dollars au parti de Donald Trump ces dernières décennies. Mais il a annoncé qu’il ne subventionnerait plus les élus s'ils ne le soutenaient pas dans sa nouvelle bataille contre la vente des armes de guerre. "Dès que j’ai entendu parler de la tragédie, j’ai senti mon cœur se briser. Mon plan a alors été de contacter tous les donateurs républicains pour qu’ils soutiennent une loi interdisant la vente des fusils d’assaut", a-t-il déclaré.

Les étudiants plus mobilisés que jamais. Les étudiants sont par ailleurs en première ligne, et expriment leur rage tous les jours depuis cette fusillade. Leur degré d'implication est quasiment inédit. Beaucoup voient dans ce phénomène un tournant, car jusqu'à présent, seuls quelques démocrates osaient dénoncer le puissant lobby des armes. Emma Gonzales, 18 ans, est d'ailleurs devenue la nouvelle icône du mouvement. "Si le président veut venir me dire en face que c'était une terrible tragédie, eh bien je lui demanderai avec plaisir combien il a touché de la NRA", a-t-elle lancé devant les caméras. Plus remontés que jamais, les étudiants ont appelé à une grande marche le 24 mars à Washington, un mouvement qu’ils espèrent fédérateur.

D’ici là, Donald Trump a accepté de recevoir certains élèves rescapés de la tuerie, mercredi à la Maison-Blanche, pour tenter d’apaiser leur colère. D’autres vont manifester devant le siège du parlement de Floride, avec un message clair pour les élus. "Si vous n’êtes pas pour sauver la vie d’enfants innocents alors on va vous dégager avec nos votes", a assuré Chris Grady, un étudiant.

Une tradition solidement ancrée. Nul doute qu'une nouvelle dynamique se met en place. Mais avec 85 armes pour 100 habitants, cette tradition a encore de beaux jours devant elle aux Etats-Unis. À tel point que certains Américains ont préconisé d’armer les professeurs et les élèves pour mieux se défendre, plutôt que de dire non aux armes.