Népal : les sites historiques réouverts, malgré une sécurité précaire

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Des Népalais devant la tour Dharahara qui s'est effondrée au cours du séisme © AFP/Ishara S.KODIKARA
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P.H. avec AFP , modifié à
Katmandou a rouvert ses sites historiques au public moins de deux mois après un tremblement de terre qui a tué plus de 8.700 personnes, et ce malgré des inquiétude sur la sécurité.

Des tours se sont effondrées, des bâtiments se sont fissurés après le séisme qui a frappé le Népal il y a moins de deux mois. Lundi, Katmandou a entamé sa reconquête des touristes en rouvrant ses sites historiques de la capitale, en dépit d'inquiétudes sur la sécurité. Des répliques quotidiennes frappent encore le pays alors que le bilan total de la catastrophe s'élève à plus de 8.700 morts.

Préparer la saison touristique... Les autorités ont fait assaut de promesses sur la sûreté de ces lieux, dans un pays encore à la peine pour faire face à l'urgence de la situation sanitaire et alimentaire d'une partie de sa population. Elles insistent sur la nécessité de préparer la prochaine saison touristique, une fois la mousson passée en juillet et août. "Le Népal est sûr, ne vous inquiétez pas, c'est notre message aujourd'hui", a dit le directeur général du département d'Archéologie du ministère du Tourisme, Bhesh Narayan Dahal. "Rouvrir ces sites n'est pas prématuré. Il s'agit d'anticiper pour que le prochain pic de la saison touristique, entre septembre et novembre, soit le moment approprié pour la venue des touristes", a-t-il ajouté. "S'ils estiment que le Népal est sûr, ils viendront".

... dans les ruines. Les poutres et gravats des édifices architecturaux endommagés parsèment encore des trois places royales les plus fameuses : les "Durbar Squares" de Katmandou, Patan et Bhaktapur inscrites au Patrimoine mondial de l'Unesco. Sur celle de Katmandou, les piétons suivent un étroit passage entre les monuments sur lesquels sont placardés des panneaux avertissant de leur danger. L'Unesco a exprimé sa préoccupation face à cette réouverture jugée anticipée, estimant que ces sites sont "encore dans un état précaire". "Il y a encore un risque d'effondrement de bâtiments. Sur la Durbar Square de Katmandou, une façade entière menace encore de s'effondrer, on ne peut pas avoir des gens qui marchent juste en-dessous", a estimé Christian Manhart, le directeur de l'Unesco au Népal.

Chants et danses traditionnels ont apporté une note de gaieté lors de la cérémonie officielle organisée à Bhaktapur, sur  une place riche en temples hindous, palais royal et statues mais dont une partie a été endommagée. Le directeur de l'Unesco au Népal a aussi insisté sur la nécessité de renforcer la sécurité sur les sites pour éviter le vol de précieuses œuvres d'art.

Des avis divergents parmi les professionnels. "Cela n'a pas de sens de rouvrir, cela ne change rien pour les touristes étrangers qui ne viendront pas car les autorités de plusieurs pays déconseillent le voyage, ce qui empêche leurs touristes d'être assurés", estime Simon Watkinson, un Britannique de 50 ans qui gère une agence de voyage. Pour Bill Calderwood, un spécialiste du tourisme d'une agence de développement néerlandaise conseillant les autorités népalaises, au contraire "il s'agit d'un très bon message pour dire au reste du monde que le Népal va de l'avant".

L'économie du Népal dépend pour une part importante du tourisme et selon un think tank basé dans la capital népalaise, le Nepal Economic Forum, 80% des réservations d'hôtel ont été annulées depuis le séisme.