Ndaba Mandela : "L'Afrique n'est pas seulement un lieu de pauvreté, de guerres, de maladies"

Ndaba Mandela était l'invité de David Abiker pour le centenaire de la naissance de son grand-père.
Ndaba Mandela était l'invité de David Abiker pour le centenaire de la naissance de son grand-père. © Europe 1. David Abiker
  • Copié
A.D , modifié à
Petit-fils de Nelson Mandela, Ndaba Mandela poursuit l'oeuvre de son grand-père au travers de l'Africa Rising Foundation. En exclusivité, il était l'invité d'Europe 1, samedi.

Il s'appelle Mandela. Ndaba Mandela, 39 ans, est le petit-fils du prix Nobel de la paix 1993, Nelson Mandela. Invité samedi dans l'émission C'est arrivé demainà l’occasion du centième anniversaire de la naissance de son grand-père, il évoque pour la toute première fois sur les ondes françaises l’héritage politique de la figure de l'Afrique du Sud, et revient sur l’action de sa propre fondation au service du rayonnement de la culture et de l’éducation en Afrique.

Une première visite en prison. Le premier souvenir qu'il a de son grand-père, c'est "quand on allait lui rendre visite en prison. J'avais 7 ans", explique Ndaba Mandela. Mais ce n'était pas, comme dans l'imagination de l'enfant, du béton et des barreaux, mais "une jolie maison. Il avait une piscine, un cuisinier. On a eu un merveilleux repas. J'ai compris ce que je voulais faire quand je serais grand. La plupart des mômes veulent devenir policier ou médecin, moi je me suis dit 'Je veux aller en prison !'." 

Entendu sur europe1 :
Nous voulons nous assurer que les dirigeants à venir aient ce sentiment de fierté et de confiance et qu'ils le transmettent aux jeunes africains.

"Humilité". Le petit-fils décrit Nelson Mandela comme un homme strict, qui lui a d'abord enseigné à être "humble. L'humilité était quelque chose de très important pour lui." Nelson Mandela lui explique aussi que les gens vont le voir comme son petit-fils et qu'il doit donc "être un dirigeant". Las, "j'ai tout fait pour le décevoir", glisse Ndaba Mandela, qui rechignait à travailler de manière assidue à l'école. Mais des années plus tard, le petit-fils est bien le créateur de l'Africa Rising Foundation dans la continuité du travail de son grand-père pour le leadership africain : "Nous voulons nous assurer que les gens comprennent que l'Afrique n'est pas seulement un lieu de pauvreté, de guerres, de maladies. Nous voulons nous assurer que les dirigeants à venir aient ce sentiment de fierté et de confiance et qu'ils le transmettent aux jeunes africains."

Le Nobel comme accélérateur. La fondation se concentre ainsi sur les jeunes "à travers l'éducation, le développement de entrepreneuriat, de la technologie et de la célébration de la culture africaine. Nelson Mandela était vraiment enthousiasmé par l'éducation. Nous voulons contribuer au débat mondial et aux avancées technologiques", assure Ndaba Mandela. "On fait face à énormément de défis, mais je crois que le prix Nobel de la paix est quelque chose qui doit nous rappeler notre Histoire, nous permettre d’accélérer et continuer le travail."

La comédie musicale Madiba

"Il aurait fait une grimace amusante, aurait été très content", pense Ndaba Mandela en imaginant la réaction de son grand-père si on lui avait dit qu''il aurait inspiré une comédie musicale. Lui aimait "la musique soul, le jazz africain. Son artiste favorite, c'était Miriam Makeba." La comédie musicale Madiba (jusqu'à mai en France et novembre à l'étranger) raconte l'histoire de l'Afrique du Sud, de l'apartheid et de l'arrivée à la liberté, avec une histoire d'amour. "C'est le message de la comédie musicale, l'amour est plus fort que la haine, l'amour est l'unité. C'est aussi l'histoire d'amour des gens pour leur propre pays", indique le petit-fils de Nelson Mandela.