Mort du patron de Total en Russie : deux accusés plaident coupable

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Le procès du crash jeudi à Moscou. © ALEXANDER NEMENOV / AFP
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avec AFP , modifié à
Jeudi, le procès sur le crash aérien qui a coûté la mort à Christophe de Margerie a repris à Moscou avec cinq accusés. Deux d'entre eux ont plaidé coupable.

Deux responsables présumés du crash en 2014 de l'avion de l'ancien PDG du groupe français Total, Christophe de Margerie, notamment le conducteur d'un chasse-neige, ont plaidé coupable jeudi au début de leur procès à Moscou. En octobre 2014, son Falcon était entré en collision au décollage avec un chasse-neige à l'aéroport Vnoukovo de Moscou avant de s'écraser, tuant sur le coup l'homme d'affaires âgé de 63 ans, mais aussi deux pilotes et une hôtesse de l'air.

Un conducteur alcoolisé. Après une première audience préliminaire à huis clos il y a une semaine, le procès a repris jeudi avec la lecture de l'acte d'accusation par le procureur. Cinq employés de l'aéroport sont jugés pour le crash : l'ingénieur en chef Vladimir Ledeniov, le responsable du contrôle des vols Roman Dounaïev, les contrôleurs aériens Alexandre Krouglov et Nadejda Arkhipova et le conducteur du chasse-neige Vladimir Martynenko, le principal accusé qui avait 0,6 gramme d'alcool par litre de sang. Après la lecture de l'acte d'accusation, le conducteur du chasse-neige a pris la parole pour plaider coupable, ainsi que l'ingénieur en chef. Celui-ci "reconnaît ne pas avoir vérifié le travail de ses employés", a déclaré à la presse son avocat, Léonid Kourakine.

Lors du décollage. À partir des enregistrements audio issus d'une des boîtes noires de l'avion et des vidéos des caméras de surveillance de l'aéroport, les enquêteurs ont pu dérouler le film de l'accident. Ils ont entre autres permis d'établir que les pilotes de l'avion avaient bien vu le chasse-neige sur la piste avant qu'il ne disparaisse de leur champ de vision. Ayant poursuivi la procédure de décollage, les pilotes n'ont aperçu de nouveau le chasse-neige, revenu sur la piste pour une raison encore inconnue des enquêteurs, que trois secondes avant l'impact. L'avion qui était en cours de décollage a alors basculé sur le côté droit avant de s'écraser, tuant toutes les personnes à son bord.

"Négligence criminelle". On reproche aux quatre autres accusés de ne pas avoir réagi alors que le chasse-neige était sur la piste et de ne pas avoir respecté les normes de sécurité. "Il ne s'agit pas d'un tragique concours de circonstances, mais d'une négligence criminelle des fonctionnaires", avait déclaré le Comité d'enquête dès le lendemain de l'accident. Les avocats des accusés estiment quant à eux que la faute revient à des défaillances du système de sécurité de l'aéroport.