Migrants : l'UE se donne 10 jours supplémentaires pour finaliser un accord avec la Turquie

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Jean-Claude Juncker, Ahmet Davutoglu et Donald Tusk lundi à Bruxelles. © FRANCOIS LENOIR / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Lundi soir, la Turquie a fait à l'UE de nouvelles propositions en vue d'un accord.

L'UE s'est donné 10 jours pour finaliser un nouvel accord avec Ankara censé "changer la donne" face à l'afflux de migrants vers l'Europe. Elle devra notamment trancher la proposition détonante de renvoyer en Turquie tous les migrants traversant la mer Égée, y compris les Syriens.

Un sommet les 17 et 18 mars.  Ce nouveau sommet extraordinaire entre les dirigeants des 28 et la Turquie, achevé dans la nuit de lundi à mardi après des discussions laborieuses, a abouti sur la promesse d'ultimes tractations, avec en point de mire un prochain sommet prévu les 17 et 18 mars à Bruxelles. "Le temps des migrations irrégulières en Europe est révolu", s'est félicité le président du Conseil européen, Donald Tusk, malgré l'absence d'accord global après plus de 12 heures de réunion.

6 milliards d'euros d'aide. Ankara a créé la surprise en mettant sur la table de nouvelles exigences : trois milliards d'euros d'aide européenne supplémentaire, en plus de trois milliards déjà promis, l'accélération des négociations pour supprimer "d'ici juin" les visas pour les Turcs circulant dans l'espace Schengen et l'ouverture de "cinq chapitres de négociations" pour l'entrée de la Turquie dans l'UE.

"Le retour de tous les migrants irréguliers". En contrepartie, "nous avons pris la décision audacieuse d'accepter le retour de tous les migrants irréguliers en provenance de la Grèce, quelle que soit leur origine", a promis le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, mais à condition que les Européens s'engagent, pour chaque demandeur d'asile renvoyé en Turquie, à transférer un réfugié depuis la Turquie vers le territoire de l'UE. "C'est un bon accord, qui va changer la donne", s'est réjoui le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, estimant qu'il allait "briser le 'business model' des passeurs", sauver des vies et "soulager une partie de la pression sur la Grèce", au bord de la crise humanitaire.