Michelle Obama, future candidate à la Maison-Blanche ?

© Jessica Kourkounis / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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A.H.
La future ex-Première dame jouit d'une aura quasi inédite aux États-Unis. Sur Internet, ses nombreux admirateurs la supplient même de se présenter à l'élection présidentielle en 2020 ou 2024.

"Michelle Obama peut-elle devenir présidente en 2020 s’il vous plait ?" Comme Louise sur Twitter, de nombreux Américains se prennent à rêver d’une candidature de la "First lady" lors de la prochaine échéance électorale, en 2020 ou en 2024.

Le rêve de certains internautes. "Quand Michelle Obama voudra se présenter à l’élection présidentielle, faites-le moi savoir, j’irais frapper à toutes les portes de l’Amérique", s’enthousiasme un internaute. "Michelle Obama est la plus dure à cuire des Premières dames à avoir marché dans ce bureau. Elle va me manquer. Elle doit se présenter à l’élection présidentielle", écrit un autre. À vrai dire, il n’y a qu’à chercher l’occurrence "Michelle Obama president" sur Twitter pour saisir l’engouement qu’elle suscite.

Un discours engagé et émouvant. Si le choix d’Hillary Clinton, elle-même ancienne Première dame, pour la course à la Maison-Blanche a certainement fait sauter un verrou, ce n’est pas l’unique raison qui pourrait légitimer la présence de Michelle Obama dans le bureau ovale. Toujours très populaire parmi l’électorat américain, Michelle Obama a gagné des galons supplémentaires durant la campagne présidentielle. Le 13 octobre, dans un meeting de soutien à la candidate démocrate, la future ex-Première dame a exprimé toute sa colère après les nombreuses saillies ordurières de Donald Trump à l’égard des femmes. Son discours engagé, émouvant et habité, a été salué unanimement. "Elle se mouille dans la campagne", juge Jean-Eric Branaa, spécialiste des États-Unis. "Michelle Obama est un excellent complément d’Hillary Clinton. Elle apporte le rêve et l’histoire qui lui manque".

"Pas clivante". Dans une campagne présidentielle très violente entre Hillary Clinton et Donald Trump, la chaleureuse Michelle Obama a su séduire par sa droiture. "Sa force, c’est d’incarner la politique non-politicienne. Lorsqu’elle s’attaque à Donald Trump, elle ne s’attaque pas aux républicains. Elle n’est pas clivante et c’est ce que le gens aiment et recherchent". À plusieurs reprises, Michelle Obama a justifié son engagement dans la campagne : son combat contre Trump, c’est "la lutte entre le bien et le mal".

"La maman de l'Amérique". Mi-octobre, un sondage pour NBC et le Wall Street Journal a montré que 59% des Américains ont une opinion favorable de la "First lady", pour seulement 25% d’opinions négatives. Michelle Obama devance ainsi Barack Obama et se place loin devant Hillary Clinton (40% d’opinions positives, 50% d’opinions négatives). Comment expliquer une telle popularité après huit ans passés à la Maison-Blanche ? De par son investissement sur la santé des Américains (sa campagne "Let’s move" pour lutter contre l’obésité en est le parfait exemple) et son engagement en faveur des femmes, Michelle Obama incarne la "Maman de l’Amérique, pragmatique, attentive, à l’écoute…", estime Jean-Eric Branaa. "C’est évidemment une figure qui touche le peuple américain. Elle est une inspiration pour beaucoup de gens", appuie le spécialiste des États-Unis.

Un engagement associatif, et après ? Mais Michelle Obama l’a répété plusieurs fois : elle n’est pas intéressée par la politique, ni par l’obtention d’un poste dans le gouvernement d’Hillary Clinton et elle n'entend pas briguer la présidence. Le 21 janvier prochain, elle et Barack Obama quitteront la Maison-Blanche. Et le couple a déjà des idées pour la suite. "Ils souhaitent passer un an à s’occuper de leur vie de famille, de leurs deux filles", précise Jean-Eric Branaa. "Comme les autres couples présidentiels avant eux, ils s'investiront dans une fondation. Pour Michelle Obama, ce sera peut-être la cause des femmes", avance le spécialiste. Mais plus tard, qui sait ? "Je la vois s’investir. D'ailleurs, les démocrates de Chicago (la ville du couple Obama, ndlr) n’attendent que ça. Si elle le souhaite, il y a largement de quoi la faire émerger" sur le plan politique.